Québec Yachting

Dolce Vita au Club Med de San Salvador aux Bahamas

Plongeurs près d’un récif.

Coucher de soleil sur la mer.

Coucher de soleil sur Columbus Isle.

Luc Labrecque, pêcheur et résident d’Acton Vale, qui vient régulièrement au Club Med pour taquiner le poisson (bonefish).

Le quai et les deux catamarans du club de plongée Seafari.

Parmi les 700 îles et 2000 îlots que compte l’archipel des Bahamas, San Salvador, en plus de sa splendeur naturelle, a une renommée historique de taille. C’est ici que Christophe Colomb, après deux mois et demi en mer, désespéré de ne rien voir à l’horizon et sur le point de rebrousser chemin vers l’Espagne, arriva le 12 octobre 1492 à bord de la Santa Maria. Il venait de découvrir le Nouveau Monde au nom du roi et de la reine d’Espagne.

Ancrant près du rivage de l’île de Guanahani, peuplée alors par les Indiens Lucuyans, Colomb la rebaptisa San Salvador en hommage au Saint Sauveur. Entouré de sable blanc et d’eau turquoise, il s’extasia : « La beauté de ces îles surpasse celle de toutes les autres, aussi vrai que la splendeur du jour surpasse celle de la nuit! » Le cours de l’Histoire en sera à jamais changé. Colomb n’avait alors aucune idée de la richesse des fonds marins de l’océan qui berçait les trois navires constituant sa flotte : la Santa Maria, la Nina et la Pinta! Ayant observé les eaux peu profondes entourant ces îles, il nomma la région baja mar, « mer basse » en français, ce qui devint par la suite « Bahamas ».

Des kilomètres de plages inhabitées

San Salvador, avec ses 19 km de long sur 8 km de large, est le sommet d’une montagne sous-marine qui plonge à 4500 m de profondeur. On y compte environ 1000 habitants, descendants d’esclaves africains amenés par les loyalistes américains pour cultiver le coton. Les Lucuyans ont tous été décimés par les maladies et n’ont survécu que très peu de temps après l’arrivée des Européens. Après deux siècles aux mains de réfugiés des Bermudes puis des pirates, les Bahamas deviennent anglaises en 1717 et obtiennent leur indépendance en 1973 dans le cadre du Commonwealth. Située loin des circuits touristiques de masse, l’île est un lieu privilégié pour le ressourcement, la détente et la plongée sous-marine.

Lors de notre séjour au Club Med de Columbus Isle en février dernier, j’ai roulé à vélo sur la Queen’s Highway, la route qui fait le tour de l’île, afin d’en découvrir les attraits. À part quelques vestiges de maisons abandonnées depuis longtemps et quelques maisonnettes, c’est le calme plat sous le soleil. Les ruines du Watling’s Castle sont encore visibles à Sandy Point. George Watling, pirate anglais, fit de l’île son repère au XVIIe siècle et lui transmit son nom jusqu’en 1925. On le disait très pieux, empêchant son équipage de jouer aux cartes le dimanche! Mangroves, immenses plages de sable blanc désertes et mer couleur turquoise se succèdent tout au long de la route. Je n’ai jamais vu un turquoise aussi féerique… L’intérieur de l’île est couvert de lacs reliés les uns aux autres.

La vie quotidienne des habitants est très tranquille et n’a pas beaucoup changé au cours des siècles. Elle est rythmée par la venue hebdomadaire du bateau de la poste à la marina de Cockburn Town, le village principal. La criminalité est absente et tout le monde se connaît et vit tranquillement en paix. Les églises de différentes confessions sont nombreuses, dont une catholique qui fait belle figure au début du village. Le dimanche, les chants gospel retentissent dans les chapelles et églises. Une température magnifique, se situant entre 24 et 28 oC, très ensoleillée, accompagnée d’un vent léger et ponctuée à l’occasion d’averses très courtes, en fait un lieu idéal. Les mois d’avril, mai et juin sont les plus appréciés par les vacanciers.

Malgré sa petite superficie, San Salvador possède un aéroport international (ZSA) qui permet aux avions de ligne, notamment Bahamasair et Canjet (pour le Club Med) ainsi qu’aux avions privés d’y atterrir. Héritage des Américains qui l’avaient construit durant la Deuxième Guerre mondiale afin de surveiller l’ennemi allemand, l’aéroport continue d’être opérationnel. Une base navale américaine a aussi été bâtie durant cette période. De nombreux étudiants américains y séjournent régulièrement, le printemps venu, pour des stages de recherche en archéologie, biologie et en sciences naturelles au Gerace Research Centre, au grand plaisir de Neil Storr, pompier à l’aéroport et propriétaire d’un petit bar qui les accueille chaleureusement. Neil m’a été d’un grand secours durant mon périple à bicyclette autour de l’île. Ayant surestimé ma forme physique et prévu un temps trop court pour compléter le parcours, je me suis retrouvée devant son café, près du phare de Dixon Hill, épuisée après 30 km! Il en manquait une vingtaine pour terminer le tour de l’île. Il a aimablement accepté de me ramener au Club Med, emportant mon vélo dans la boîte arrière de sa camionnette! Ce chic type m’a causé de son île et de ses rêves d’y ouvrir un petit hôtel. Pas question pour lui de voir la neige un jour! Il aime bien trop la chaleur, le soleil et le sable blanc comme des nuages!

Seulement deux hôtels sont présents à San Salvador. Celui du Club Med, fort bien aménagé en petites maisonnettes colorées de deux étages, constitue le village et accueille des G.M. (gentils membres) d’Europe et d’Amérique du Nord. Le vol d’avion, d’une durée de trois heures directement depuis Montréal, est une denrée rare pour les Bahamas. Le second, un motel, est situé à la marina de Riding Rock et accueille surtout des Américains.

Durant les siècles antérieurs, l’échouage des navires a constitué un commerce pour les insulaires des Bahamas qui revendaient le butin récupéré à Nassau. Afin de sécuriser le parcours de ces navires marchands et de mettre fin à cette pratique, plusieurs phares ont été construits, dont celui de Dixon Hill à San Salvador, un des derniers phares à être encore alimentés au kérosène. J’y ai rencontré Dave, l’un des deux opérateurs qui doivent l’alimenter toutes les deux heures et demie durant la nuit. Monter les 72 marches chaque fois constitue un entraînement très rigoureux!

Joie de vivre et plongée sous-marine au Club Med

Situé à quelques minutes de l’aéroport, le Club Med est un éden fleuri… où le plaisir de vivre est roi. Une thérapie garantie contre toutes les grisailles. Lors de notre visite, les G.O. (gentils organisateurs dont une majorité de Québécois) nous ont comblés par leur gentillesse, leur énergie et leurs talents! Charles, le chef du village, est d’une élégance, d’une affabilité et d’un tact remarquable… sans oublier tous ses nombreux autres talents, tels que celui de chanteur, de présentateur et d’animateur.

Au Club Med, rien n’est laissé au hasard pour rendre notre séjour agréable. Cela peut sembler un cliché, mais c’est indéniablement vrai… Que ce soit le personnel de la salle à manger ou encore les femmes de chambre, tous désirent rendre nos vacances merveilleuses et y réussissent. Que l’on recherche la tranquillité ou les activités sportives, l’agencement du site s’y prête très bien. Les amateurs de tennis, minifoot, pétanque, tennis de table, natation, volley-ball de plage, planche à voile, kayak de mer, pêche, voile, motomarine, plongée avec masque et plongée avec bouteille, ski nautique (à partir d’avril), marche rapide, yoga, stretching, conditionnement physique et massage… sont ici choyés. Les G.O. sont là pour encadrer et motiver! Ils ne sont jamais envahissants, laissant les G.M. libres de participer ou non. Des excursions proposant le tour de l’île en autobus, une messe gospel, une escapade à High Cay et de pêche aux gros poissons sont aussi offertes en complément. Les soirées thématiques amusantes complètent gaiement la journée.

Mon compagnon a fait plusieurs plongées sous-marines, notamment lors d’une nuit à la pleine lune… Lors de cette sortie, j’étais sur le bateau et la lueur des lampes sous l’eau indiquant le retour au bateau des plongeurs sous un ciel étoilé était magique. Leur plongée les a aussi comblés, particulièrement avec la vue de la langouste multicolore géante.

Le Club Med de San Salvador (Columbus Isle) est reconnu comme un endroit très sélect pour la plongée sous-marine. Le club de plongée Seafari, affilié au Club Med, possède un des seuls caissons de décompression des Bahamas. Un médecin est aussi sur place et les installations sont très modernes. Les instructeurs, de nationalité belge, française et québécoise, sont des plus attentionnés. Deux bateaux de type catamaran, super équipés avec barres de palier de décompression à 4 mètres et bombonne d’air, permettent des plongées très sécuritaires et agréables. Les spots de plongée sont très variés avec un impressionnant tombant, des crevasses, de magnifiques coraux multicolores, des grottes et tunnels ainsi que des épaves. La visibilité de plus de 30 mètres permet d’admirer les requins de toutes sortes, dont les marteaux, les tortues, d’énormes barracudas, mérous et des raies. Des accessoires de plongée sont offerts en location. Les cours (PADI) pour débutants jusqu’à un niveau de sauveteur sont aussi proposés. Mon compagnon a eu un petit pépin avec son ordinateur de plongée et grâce à l’équipement sur le bateau, ses deux plongées du matin, qui auraient été impossibles, ont pu avoir lieu en toute sécurité avec le manomètre et le détendeur prêtés par l’instructeur. Éric Labelle, l’assistant-manager chez Seafari, est un Québécois très consciencieux et soucieux du bien-être des plongeurs. Il est aussi opérateur du caisson de décompression, au besoin. Lors de notre passage, il n’avait pas encore été utilisé depuis le début de l’année.

Les navigateurs, notamment les Québécois qui fréquentent les Bahamas, peuvent profiter des avantages de ce club de plongée en communiquant avec le Club Seafari par Internet. On se fera un plaisir d’aller les cueillir ou encore ils pourront se rendre au bateau avec leur annexe. L’expérience en vaut vraiment le détour! Les plaisanciers peuvent aussi passer une journée complète à Columbus Isle afin de profiter des installations complètes, de la splendide plage et savourer la gastronomie légendaire du Club Med et des délicieux drinks servis aux bars, et ce,  moyennant un tarif adapté au forfait choisi.

Que de merveilleux moments à retenir de ce séjour si agréable, que ce soit les conversations avec Julio, le sympathique cuisinier, ainsi que Niki et Stéphanie à la réception, toujours charmantes et tellement efficaces. Tous les G.O., tellement accueillants et divertissants dans ce lieu paradisiaque, resteront inoubliables…

Références :

Club Med : www.clubmed.com
Bahamas (en anglais seulement) : http://bahamas.com
Seafari : www.seafari-int.com/bahamas_fr.html

Par Monique Reeves

* Ce reportage a été publié dans la parution Automne 2013 du magazine Québec Yachting.