Québec Yachting

Sept façons de capturer plus de poissons

Pêchez là où il y a du poisson.

Pêchez là où il y a du poisson.

L’été, quelle saison merveilleuse! On a tous hâte d’en profiter et les pêcheurs en premier. Mais pour les amateurs de pêche, la saison estivale n’est pas toujours facile. En effet, le réchauffement de l’eau fait bouger les poissons, les rend plus difficiles à localiser et surtout les déplace vers des endroits qui sont moins faciles à exploiter. Avec le temps chaud, les espèces sportives entreprennent une migration et délaissent les zones qui donnaient de bons résultats au printemps. Pour les pêcheurs qui savent s’adapter, tout n’est pas perdu. Il est possible de profiter de ces magnifiques journées d’été et de capturer quand même de beaux poissons qui feront partie d’un excellent repas ou tout simplement qui prendront place parmi ces souvenirs indélébiles d’une journée de pêche agréable.

Dans le but de favoriser cette adaptation, voici sept suggestions qui vous permettront de tirer votre épingle du jeu, même lorsque le soleil brille et que le mercure est à la hausse.

Pêchez là où est le poisson

Il y a un vieux dicton qui dit que 90 % des poissons se retrouvent dans 10 % du plan d’eau. Cet adage est très crédible la plupart du temps et encore plus durant la saison estivale. Les pêcheurs d’expérience savent que, même dans les plans d’eau de petite dimension, les poissons se regroupent dans une zone très restreinte et que c’est là qu’il faut pêcher. Et pour en rajouter, ils occupent souvent, durant une grande partie de la journée, une zone très précise à un certain niveau, là où la température de l’eau leur convient parfaitement. Il faut donc que votre leurre ou votre appât soit présenté à la fois au bon endroit et à la bonne profondeur. Mais qu’est-ce que cela veut dire dans la pratique? Ce qu’il faut comprendre si vous ne capturez pas de poissons, c’est qu’il faut changer d’endroit. L’été, il est important d’explorer de grandes zones en pêchant à la traîne ou au lancer et en variant sa présentation jusqu’à la capture d’un poisson. C’est ce premier poisson qui vous donnera un indice sur la façon de procéder. À la suite de cette capture, il faut vous arrêter et effectuer plusieurs lancers dans la même zone. Le meilleur scénario possible, c’est de capturer plusieurs autres spécimens à la même place en utilisant le même leurre. Faute de captures, il faut changer de leurre pour un modèle qui évolue plus profondément ou plus près de la surface et effectuer encore une fois plusieurs lancers pour vérifier la présence de poissons. Une fois que vous avez trouvé les poissons, le niveau où ils évoluent et l’appât idéal, le reste, c’est du plaisir!

Utilisez une récupération adaptée

Beaucoup de pêcheurs se fient au mouvement inhérent que possèdent plusieurs leurres. Ils ramènent le leurre qu’ils utilisent de façon continue en faisant confiance aux mouvements d’ondulation ou de rotation de l’appât artificiel qu’ils ont noué au bout du fil. Cette approche fonctionne, mais généralement il est préférable de surprendre les poissons en ajoutant quelque chose de « personnel ». À cause de la pression de pêche, dans plusieurs plans d’eau et encore plus dans ceux qui sont à proximité des centres urbains, les poissons ont eu l’occasion de « s’habituer » aux mouvements de certains leurres. Ces mouvements traditionnels n’exercent plus autant d’attrait et ces leurres sont ignorés par des poissons qui ont souvent été capturés plus d’une fois. Pourtant, grâce à un déplacement brusque du scion, à une pause ou à une accélération du mouvement, vous pouvez facilement changer une récupération continue pour en augmenter l’attrait. Votre leurre progresse alors par saccades ponctuées de pauses, une démarche qui ressemble plus au mouvement naturel des proies. Après avoir lancé, vous pouvez ramener le leurre à l’aide de quelques tours de manivelle, puis le laisser caler vers le fond durant une pause. Ensuite, vous reprenez la récupération en relevant subitement le leurre du fond comme une proie qui s’enfuit à la vue d’un prédateur. Tous ces mouvements non programmés sont souvent tout ce qu’il faut pour faire réagir les gros poissons qui sont à l’affût de proies.

Il faut aussi adapter votre récupération à la température de l’eau. Avec le réchauffement de celle-ci durant les mois d’été, vous pouvez généralement traîner ou ramener votre leurre beaucoup plus rapidement qu’en ouverture de saison. Lorsque les poissons sont actifs, cette façon de procéder vous permet de faire plus de lancers ou de passes de traîne, ce qui équivaut ordinairement à plus de poissons capturés. Mais il faut aussi tenir compte du niveau d’activité des poissons. Lorsque ces derniers sont inactifs ou repus, la vitesse ne donne pas toujours de bons résultats. Si c’est le cas, il faut ralentir sa présentation et surtout, utiliser des appâts et des leurres qui conservent leur pouvoir d’attraction à basse vitesse ou même lorsqu’ils sont immobiles. C’est dans ces situations que les appâts vivants règnent en maître.

Visez le naturel en eau claire

Viser le naturel en eau claire.Au Québec, l’eau d’une grande quantité de nos plans d’eau est plutôt claire. Pour déjouer les poissons, il est donc préférable d’utiliser des leurres aux coloris naturels qui ressemblent aux proies en présence. Des tons de vert et de brun conviennent bien pour des leurres qui imitent les perchaudes et les écrevisses qui fréquentent les zones près des rives. Par contre, des leurres aux tons de blanc, de gris et de bleu sont idéals lorsque des petits poissons d’eau libre comme les gaspareaux, les éperlans et les menés émeraude sont consommés par les prédateurs. Il faut aussi tenir compte du profil de la proie et se servir de leurres trapus pour imiter les proies qui vivent près berges. Pour les espèces de grande eau, un leurre au profil élancé convient mieux.

Tenez compte de la météo

L’été, la météo peut changer rapidement et il faut en profiter. Ces changements peuvent avoir un impact dramatique sur l’activité des poissons. Les heures qui précèdent l’arrivée d’un front sont toujours d’excellentes périodes de pêche. Il faut en profiter pour cibler les meilleurs endroits que l’on connaît sur un plan d’eau, car les poissons sont très actifs durant ces périodes. Après le passage du front, l’eau peut se refroidir à cause de la présence du vent. Il faut alors concentrer ses efforts dans des zones d’eau plus profondes qui sont moins affectées par le changement de température.

Réduisez le format des leurres

Réduisez le format des leurres.Durant une grande partie de la saison estivale et surtout au début de celle-ci, la majorité des proies que les prédateurs consomment sont de jeunes poissons éclos au printemps. La plupart du temps, ces perchaudes, ces crapets et ces alevins d’autres espèces n’ont pas encore atteint une grande taille. Il faut donc que vos leurres reflètent cette situation. Des poissons-nageurs, des queues ondulantes, des cuillères de 6 ou 7 cm de longueur vous permettront de capturer des prédateurs de toutes les tailles et même des trophées, car ces leurres imitent les proies les plus abondantes.

Choisissez des leurres polyvalents

Si vous n’êtes pas un spécialiste et que vous ne ciblez pas une espèce en particulier, il est préférable de choisir des leurres polyvalents qui vous permettront de capturer plusieurs des types de poissons qui fréquentent un plan d’eau. Oui, l’été, l’aspect « récréatif » de la pêche prend souvent le dessus et le but principal de l’excursion n’est plus d’atteindre son quota, mais de faire quelques captures et de profiter du beau temps. Un leurre comme un petit spinnerbait blanc, qui se lance facilement, qui peut être récupéré d’une variété de façons et qui minimise les accrochages, est facile à utiliser et fait réagir de nombreuses espèces. C’est le leurre idéal pour capturer brochets et achigans, des poissons qui sont particulièrement actifs en été. Et je peux vous dire que d’autres espèces peuvent aussi succomber aux charmes de ce leurre, ayant capturé perchaudes, crapets et même truites à l’aide de ce type de leurre.

Laissez le leurre caler

Il faut surtout profiter de l’été.

Il faut surtout profiter de l’été.

C’est la hantise de tous les pêcheurs et surtout celle des débutants! Ils ont peur de perdre un leurre. C’est pour cette raison qu’un grand nombre d’amateurs de pêche commencent à ramener le leurre aussitôt que celui-ci touche l’eau. En saison estivale, la plupart des poissons circulent près du fond, au niveau du substrat, et ignorent un leurre qui évolue 5 ou 6 m au-dessus de leur tête. Il est préférable, lorsque l’eau est chaude et la profondeur assez grande, de laisser le leurre caler jusqu’au fond avant de commencer à tourner la manivelle. Lorsque le leurre touche le substrat, vous verrez et sentirez le fil se détendre subitement. C’est le temps de débuter la récupération en utilisant une vitesse qui maintient le leurre près du fond le plus longtemps possible.

Les magnifiques journées de pêche d’été peuvent devenir parmi les plus agréables de la saison pour les pêcheurs qui se sont adaptés à la situation qui prévaut. Les poissons ne sont plus aux mêmes endroits qu’en avril ou en mai. Il vous faut donc trouver ce 10 % du lac ou de la rivière où ils ont trouvé refuge et leur offrir quelque chose qui leur convient.

Par Réal Larose

*Chronique publiée dans le magazine Été 2015 de Québec Yachting.