Québec Yachting

50e anniversaire de l’exploit de Sir Francis Chichester

Sir Francis Chichester à son arrivée à Sydney en 1967. Crédit photo : Chichester Archive/PPL.

Sir Francis Chichester sera associé à l’histoire de la voile à jamais puisqu’il a été le premier homme à naviguer autour du monde d’ouest en est en empruntant la route des clippers.

En 1967, après 226 jours en mer et environ 47 600 km parcourus – avec une seule escale en Australie –, sir Francis Chichester est accueilli en héros sur la terre ferme. Son périple à bord de son ketch de 16 m, le Gipsy Moth IV, lui vaut d’être fait chevalier par la reine Elizabeth II. Seul à la barre, il a emprunté la même route que les grands et rapides voiliers commerciaux du XIXe siècle qui, forts d’un équipage de 20 personnes, reliaient l’Europe à l’Extrême-Orient. Preuve de cette incroyable prouesse : la route des clippers, qu’il avait choisie pour sa circumnavigation en solitaire sur son voilier à coque d’acajou, est privilégiée par la plupart des courses autour du monde – qui n’ont vu le jour qu’après son odyssée. Avant la construction du canal de Suez et du canal de Panama, la circumnavigation la plus rapide et la plus directe consistait à descendre tout au sud de l’océan Atlantique via l’Équateur, à contourner le cap de Bonne-Espérance et à traverser une bonne partie de l’océan Austral, puis à passer le cap Horn avant de remonter l’océan Atlantique.

Aujourd’hui encore, il s’agit de la route la plus périlleuse et hasardeuse. Les pires intempéries sont à craindre, et les longs parcours en haute mer, loin des côtes et de tout secours, sont très risqués, même si depuis le périple du Gipsy Moth IV, les satellites ont fait leur apparition et d’énormes progrès ont été effectués en termes de communication, de navigation, de construction navale et de sécurité.

Le navigateur Sir Francis Chichester prépare son bateau. Crédit photo : Keystone-France/Gamma-Keystone via Getty Images.

Sir Francis Chichester déterminait sa position et sa route à l’aide du soleil et des étoiles. Sa Rolex lui a été d’une aide précieuse : « Durant mon voyage autour du monde à bord du Gipsy Moth IV, ma montre Rolex a plusieurs fois subi de violents chocs, sans être endommagée », écrit-il dans une lettre datant de 1968. « Je ne peux pas imaginer de montre plus robuste. Quand je l’utilisais pour établir ma position en mer avec mon sextant sur le pont avant, elle était fréquemment heurtée et trempée par les vagues qui balayaient le pont ; jamais elle n’a semblé en être affectée. » Cet homme discret et sans prétention, qui était au départ entrepreneur et aviateur, incarne l’esprit de la voile et de l’aventure. Dans les années 1950, il décide de prendre la mer, et en 1960, il remporte à 65 ans sa première course transatlantique en solitaire, ralliant Plymouth (Royaume-Uni) à New York en quarante jours au nez et à la barbe de navigateurs deux fois plus jeunes que lui. Ce faisant, il défie tous les spécialistes selon lesquels son voilier à deux mâts nécessite un équipage de huit personnes. Le 17 septembre 1966, alors que son périple ne fait que commencer, il célèbre tranquillement son anniversaire au beau milieu de l’Atlantique, en veste de smoking et au champagne. Des mois plus tard, quelque 250 000 personnes en liesse se presseront sur les quais de Plymouth
pour accueillir leur héros de retour au pays.

Source du texte : Kit média de Rolex Yachting.