Québec Yachting

Essai du Beneteau Gran Turismo 38

Photo 1 - Beneteau Gran Turismo 38

Si vous êtes comme moi, vous associez probablement la marque Beneteau aux voiliers. J’en ai vu beaucoup au fil des ans et il y en a quelques-uns à ma marina. Toutefois, l’entreprise familiale française fonctionne depuis 130 ans et elle fabrique aussi des bateaux à moteur qui sont tout aussi élégants et ingénieusement conçus que leurs cousins à voile.

À première vue, le Gran Turismo 38 – le GT38 – donne l’impression d’être très semblable à ses compétiteurs. Mais quand on y regarde de plus près, on découvre d’importantes différences. Par exemple, il est doté de la technologie Air Step mise au point par Beneteau. Nous avons eu la chance de l’essayer par un beau matin ensoleillé de l’automne dernier.

Le tiers arrière de la carène est encavé de façon à créer une poche. De chaque côté de la coque, bien au-dessus de la ligne de flottaison, il y a des prises qui captent l’air et le dirige vers cette poche. À une certaine vitesse, et lors des accélérations, le bateau se retrouve soulevé sur cette poche d’air. D’où l’appellation Air Step.

« Le Air Step crée une poche d’air qui soulève le bateau. »

Est-ce que ça fonctionne? Sur son site Internet, Beneteau présente des descriptions complexes et des vidéos élaborées pour expliquer son système. Selon mon expérience, le Air Step permet effectivement de faire planer le bateau beaucoup plus vite qu’on ne s’y attend. Et une fois en marche, la conduite semble plus légère qu’avec, par exemple, mon cruiser de 38 pieds âgé d’une quinzaine d’années.

À partir de l’arrêt, il faut seulement 6 secondes pour déjauger, ce qui est tout à fait impressionnant par rapport à ce à quoi je suis habitué. Dans la fourchette des 25 à 30 nœuds (28 à 35 mi/h), on file à une vitesse de croisière confortable et enjouée.

La conduite est très réactive, c’est le moins qu’on puisse dire, et le bateau s’incline si fortement dans les virages que cela engendre une critique de ma part (mais cette critique est reliée au design de la structure plutôt qu’au comportement du bateau).

Crédit photo : Nicolas Claris.

Crédit photo : Nicolas Claris.

Le pare-brise est constitué d’un très grand panneau de verre monopièce qui permet d’avoir une vue parfaitement dégagée vers l’avant. Par contre, cela implique également la présence de piliers à 10 h et à 2 h pour soutenir le toit et son système d’ouverture à glissière. Lors des virages, ces supports obstruent la vue latérale, surtout dans les virages prononcés où l’on fait fortement incliner le bateau. Cela dit, lorsque le toit est ouvert, on voit par cette ouverture.

Pour le reste, le Gran Turismo 38 affiche une conception élégante et astucieuse. La plateforme de baignade est très grande et il y a assez d’espace pour y installer des chaises et même une table pour un souper au grand air. Dans le cockpit, on trouve à bâbord une banquette en U autour d’une table de bois; à tribord, il y a une chaise longue qui pointe vers l’arrière.

Le poste de pilotage est en plein centre et le fauteuil du capitaine est assez large pour accueillir deux personnes. Les commandes sont tout aussi modernes que l’ensemble du bateau; on trouve notamment un grand écran Simrad multifonction et des commandes directionnelles à joystick.

Avec l’immense pare-brise avancé et incliné, il y a assez d’espace pour un puits de lumière givré à tribord qui éclaire la salle de bains. La porte d’accès à glissière vers le salon intérieur est transparente, ce qui permet de laisser entrer la lumière même lorsqu’elle est fermée.

En descendant à l’intérieur, on aperçoit un canapé-lit à bâbord, avec le coin-cuisine en face; le blanc et le bois dominent. La cabine avant est dotée de plusieurs fenêtres et il y a des tiroirs sous le lit. Il y a également une écoutille au plafond qui donne devant le bain de soleil du pont avant.

La cabine centrale pleine largeur est plus petite et essentiellement occupée par le lit, mais la luminosité et les couleurs pâles lui confèrent une impression de dégagement. Avec tout l’espace ouvert pour s’asseoir en haut, les pièces plus compactes du bas se révèlent plus fonctionnelles que spacieuses et cela convient très bien.

Beneteau est un nom bien connu dans le domaine des voiliers et l’entreprise a aussi une solide réputation en matière de bateaux à moteur. Je crois qu’avec le GT38 et sa coque Air Step, on risque de voir ce modèle de plus en plus souvent sur nos plans d’eau dans les années à venir.

Crédit photo : Nicolas Claris.

Crédit photo : Nicolas Claris.

CARACTÉRISTIQUES PRINCIPALES
MOTEUR DU MODÈLE D’ESSAI :
Volvo Penta 300 Diesel

ACCÉLÉRATION :
0-plane / 6 secondes

VITESSE DE POINTE :
35 nœuds

VITESSES DE CROISIÈRE :
25-30 nœuds

SPÉCIFICATIONS GÉNÉRALES
Longueur hors tout : 37 pi 7 po / 11,45 m
Largeur : 12 pi 2 po / 3,7 m
Poids : 16 199 lb / 7 347,7 kg
Réservoir d’essence : 2 x (172 gal / 227 litres)
ESSAI DE VITESSE : Simrad

Par Steven Bull

*Cet essai a été publié dans le magazine Été 2016 de Québec Yachting.