Québec Yachting

Retour sur le Symposium de l’Association Maritime du Québec 2018

Première journée de la deuxième édition du Symposium de l’Association Maritime du Québec.

Les 5 et 6 avril dernier, les membres de l’Association Maritime du Québec assistaient à la deuxième édition du Symposium à l’Hôtel Rive Gauche, situé à Belœil.

Céline Bussière, Conseillère en développement, Direction des interventions sectorielles touristique, Tourisme Québec.

Première journée

La première journée a débuté avec Céline Bussière de Tourisme Québec qui a démontré les faits saillants et les principales conclusions de l’étude de marché pour le développement du tourisme nautique dans les voies d’entrée navigables du Saint-Laurent. Réalisée en 2017 pour le ministère du Tourisme, cette étude avait pour objectif d’apporter des éléments et des recommandations stratégiques pour le développement touristique dans le secteur nautique. Cela a permis d’analyser la concurrence du Québec sur les marchés et d’envisager d’en faire la promotion comme destination nautique puisqu’il y a un fort potentiel de croissance, en plus de déterminer les besoins pour répondre à la demande en termes de quantité et de qualité ainsi que de développer des pôles de destinations nautiques.

Dans le cadre du processus de refonte de l’image de marque de l’AMQ, Sébastien Boulanger et Hugo Savoie de GRDN ont demandé aux participants, par le biais de questions, de se prononcer et même de défendre leurs propositions d’idées innovantes à propos de l’organisation en elle-même, de ses produits et services ainsi que de son impact dans l’industrie nautique au Québec. Il est même possible que l’Association change de nom… c’est à suivre!

André Benoit, Spécialiste en sécurité de la navigation.

Par la suite, André Benoît, marin du Saint-Laurent et spécialiste en sécurité de la navigation, a présenté une décision de la Cour supérieure du Québec, datant du 6 juillet 2017, dans l’affaire Brenda Émond contre Pierre Lebrun où il a été ordonné qu’une compensation de 1 300 000 $ soit versée à la plaignante qui a été affligée d’une incapacité neuropsychologique partielle et permanente de l’ordre de 15 % suite à une randonnée sur une chambre à air remorquable. Pourquoi? Le capitaine du bateau n’a pas adopté un comportement prudent et diligent lors de sa conduite du bateau en effectuant une manœuvre inappropriée qui a engendré l’éjection des trois invités et causé des blessures à deux personnes.

Ariane Bourgeois de l’AMQ a présenté les nouveautés et les mises à jour du programme Québec Stations Nautiques. Parmi les projets à venir, notons la refonte des cartes nautiques du fjord du Saguenay, de la rivière des Outaouais et du lac Saint-François, la réalisation de tournées régionales dans l’Est, la refonte de l’ensemble des sites web de l’Association dans une seule plateforme (en 2019), une mise à jour de l’application iNautique et plus encore!

Jérôme Bélanger , Agent, Programme de protection de la navigation, Bureau régional du Québec, Transports Canada.

En après-midi, Jérôme Bélanger de Transports Canada a expliqué le Programme de protection de la navigation (PPN) qui gère les obstructions (Loi sur la protection de la navigation, article 15), les bâtiments abandonnés (Loi sur la protection de la navigation, article 20) et le receveur d’épaves (Loi de 2001 de la marina marchande du Canada, articles 153 à 162). Dans le cas d’un obstacle qui nuirait à la navigation, les démarches sont les suivantes. Lors d’une tentative de déterminer le propriétaire, un préavis lui sera envoyé par le biais d’une lettre afin qu’il renonce à son droit de propriété et qu’il autorise Transports Canada à disposer de l’embarcation. Puis le PNN mandatera un intervenant pour procéder à l’enlèvement de l’obstacle afin que celui-ci soit détruit. En ce qui concerne un bâtiment abandonné, la première étape est de déterminer si le navire est un danger imminent pour l’environnement. Puis le PNN va demander à un sauveteur ou mandater un intervenant pour le sécuriser. Il se tournera vers le Bureau de la sécurité nautique (BSN) pour obtenir les renseignements de propriété à partir de l’immatriculation du navire et contactera le propriétaire pour lui ordonner d’enlever l’épave. S’il n’a pas les moyens financiers de procéder, un préavis sera envoyé par le biais d’une lettre au propriétaire afin qu’il renonce à son droit de propriété et qu’il autorise Transports Canada à disposer de l’embarcation. Puis la municipalité pourra la sortir de l’eau.

Vous trouvez un bateau échoué sur le fleuve Saint-Laurent et vous voudriez l’acquérir? Vous devrez remplir le formulaire Avis au receveur d’épaves et y joindre des photographies. Le PPN demandera au BSN les renseignements de propriété à partir de l’immatriculation du navire, puis il émettra un avis public afin de trouver le propriétaire si les coordonnées de celui-ci ne sont pas disponibles ou à jour. Par la suite, celui-ci pourra être remis à l’acquéreur. Vous avez des questions? Vous pouvez contacter le PPN par courriel au PPNQUE-NPPQUE@tc.gc.ca ou par téléphone au 877-646-6420 ou visiter le www.tc.gc.ca/fra/programmes-621.html et le www.tc.gc.ca/fra/programme-bateaux-abandonnes.html.

Ensuite, Alain Roy (directeur général de l’AMQ), Henri René de Cotret (consultant) et Alexandre Harel (de Rocksoft) ont présenté les mises à jour et les nouveautés du programme Marina, dont les nouveaux tarifs pour les membres corporatifs. Un nouveau directeur des programmes et services aux membres était recherché. François Plamondon-Labrecque, anciennement coordonnateur pour le programme de navigation de plaisance de la Société de sauvetage, a été nommé officiellement à ce poste en mai. De plus, un nouveau portail web Info-Marinas verra le jour prochainement, alors que les programmes Classification des marinas et Éco-Marina seront révisés. Le début des nouvelles classifications commencera en août 2018. Un atelier d’échange et de discussions a suivi puisque le Salon du bateau et des sports nautiques de Montréal aura lieu au Palais des congrès dès 2020.

La première journée a pris fin avec André Poirier, de la Chaire de tourisme Transat de l’ESG-UQAM, qui a présenté une étude, effectuée en collaboration avec l’AMQ, afin d’améliorer la connaissance du secteur de la plaisance et de la sécurité nautique au Québec. Parmi les 885 répondants, 87 % étaient propriétaires d’une embarcation et 21 % en possédaient deux ou plus, soit 41 % : bateau à moteur | 16 % : voilier ou un multicoque | 15 % : bateau de pêche | 11 % : chaloupe et autres embarcations à rames | 9 % : ponton | 5 % : canot, kayak ou planche à pagaie | 3 % : motomarine.

Le tiers d’entre eux naviguent sur des lacs ou sur des tronçons du fleuve Saint-Laurent. Près de la moitié font plus de 26 jours de navigation annuellement, près des trois quarts sortent pour une durée de plus de quatre heures, puis 60 % font des sorties de plus de 10 km et dépensent en moyenne 233 $ lors d’une journée type. Leurs dépenses annuelles moyennes sont de 6 300 $. Bonne nouvelle pour l’industrie : 90 % des plaisanciers interrogés aimeraient poursuivre ou augmenter leur pratique du nautisme de plaisance dans les prochaines années. Du côté de la sécurité nautique, la majorité des passagers mineurs portent leur VFI, mais cela semble moins important du côté des adultes, sauf lorsque les conditions météorologiques sont difficiles comme par une journée venteuse avec de fortes vagues ou lors d’une journée brumeuse avec visibilité réduite.

Du côté de la salle Roseau, Thomas Lacombe de Structurmarine a expliqué aux détenteurs de marinas comment optimiser un devis de performance ou un appel d’offres pour acquérir de nouveaux équipements flottants. À la fin des ateliers, les intervenants pouvaient ont pu discuter entre eux lors d’un cocktail réseautage.

Deuxième journée

La deuxième journée du Symposium a débuté par une présentation faite par Antoine Lejeune, CPA (CMA) de Wells Fargo, portant sur la situation économique et les perspectives de l’industrie nautique. Tout comme chez nos voisins du Sud, une hausse des taux d’intérêt est prévue cette année au Canada. Les ventes de bateaux neufs étaient en croissance au Québec en 2017 et les prédictions sont similaires pour 2018. De plus, les ventes dans les salons nautiques sont comparables aux années antérieures.

Ensuite, Alain Roy a présenté un plan d’action pour un accès équitable à l’eau et a expliqué la nouvelle campagne de sensibilisation « Suivez la vague » qui vise à encourager les bonnes pratiques chez les plaisanciers.

Tracey Hart, NMMA et Discover Boating Canada.

Tracey Hart, de la National Marine Manufacturers Association (NMMA) et de Découvrez le nautisme Canada, nous a offert une conférence sur la manière de rejoindre les premiers acheteurs de bateaux en livrant une étude nord-américaine sur le profil de cette clientèle. Le processus de réflexion jusqu’au moment où ils profitent de leur embarcation est d’une durée d’environ un an. La moitié d’entre eux se rendent chez un détaillant avant d’être prêts à acheter et ils découvrent qu’avoir un bateau sous-entend beaucoup plus de dépenses qu’ils ne l’avaient envisagé. Pour bien s’informer avant un premier achat, il est bon de visiter le fr.discoverboating.ca ou le www.quebecyachting.com pour obtenir des conseils judicieux sur le nautisme.

Par la suite, dans la salle Roseau, il a été question de produits novateurs, dont le Drive-in BoatWash qui permet de nettoyer la coque d’un bateau écologiquement et le Seabin pour la collecte des déchets dans l’eau dans une marina.

Alain Roy, directeur général de l’AMQ.

Avant l’assemblée générale annuelle, Alain Roy a effectué un blitz de présentations, dont celui du projet de la Maison du nautisme qui pourrait voir le jour dès l’automne à Longueuil. Celle-ci servirait de siège social à l’AMQ, mais serait aussi un lieu d’information et de rassemblement des intervenants nautiques. De plus, le Conseil canadien de la sécurité nautique travaille sur le projet Priorité sécurité nautique (prioritesecuritenautique.ca) afin que les concessionnaires, magasins de marine et départements d’accessoires nautiques informent les plaisanciers sur l’équipement requis et obligatoire à bord de leur embarcation. Le Symposium s’est terminé avec l’assemblée générale annuelle de l’AMQ.

Vous souhaitez en apprendre davantage sur cette association? Naviguez jusqu’au www.nautismequebec.com.

Par Joani Hotte-Jean