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56 ÉTÉ 2011 QUÉBEC YACHTING
nous continuons ou si nous retournons vers les Maldives et la Malaisie. Ce lendemain,
Lynn Rival n’est plus visible à l’horizon. Paul et Rachel ont fait tourner le moteur depuis le départ. Ils ont un peu de vent et hissent leur tout nouveau geneker. Trente minutes plus tard, on commence également à sentir le vent et on monte graduellement à trois et quatre nœuds. On continue donc vers les Seychelles. Nous avons maintenant le vent par-derrière. Le gréement d ’Alero ne permet pas d’utiliser facilement un tangon tout en déployant totalement le génois. Par radio, Rachel nous dit : « Nous, on ne l’a jamais fait, mais on a déjà vu quelques bateaux qui utilisaient leur bôme en guise de tangon. » On étudie la chose. On avait déjà fixé une cadène ( U bolt ) à l’extrémité de la bôme dans le but d’y installer une retenue. On utilise donc cette installation pour déployer et tendre le génois, ce qui apporte une accélération certaine du bateau et permet à la toile de faseyer moins souvent, moins violemment quand Éole souffle à cinq nœuds ou plus. Nette amélioration alors. Mais légère brise, bise, calme plat, houle sans vent se succèdent pendant plusieurs jours. Ça n’est jamais le fort vent comme son absence qui est épuisant et tombe sur les nerfs en navigation, surtout quand il y a roulis perpétuel. Les six premiers jours, nous n’aurons fait que 464 milles.
Malgré tout, l’équipage garde un bon moral. Et c’est la fête! À 19 h 20, le bal commence dans le ciel, éclair sur éclair. Lorsque Denise termine
son quart, elle est plus que contente, car elle se dit que dans trois heures, quand son tour de garde reviendra, tout ça sera du passé. Surprise! D’abord, elle dort peu, car il fait trop clair et ça claque très fort. Pour elle et pour moi, la fête continue de plus belle. Oui, c’est vrai, c’est aujourd’hui notre anniversaire de mariage, mais vous exagérez là-haut! Pendant plus de huit heures trente minutes, nous avons droit à des éclairs sans arrêt. On peut rarement compter huit secondes sans en avoir un. Plusieurs tombent dru dans l’eau tout autour. On a coupé le courant et les fusibles, mis un GPS et l’ordinateur dans le four (principe de la cage de Faraday), chaussé nos bottes et nos gants de caoutchouc. Le party a finalement pris fin sans causer de dégât pour nous. Nous étions pourtant l’élément le plus haut à des milles à la ronde… L’orage électrique est ce que nous craignons plus que tout en mer parce qu’il n’y a rien à y faire, contrairement au gros temps, par exemple, avec lequel nous pouvons toujours composer.
Deux autres événements dans ce passage sont dignes de mention. Le lendemain du fameux feu d’artifice, les deux lignes qui traînent offrent en même temps de la résistance. Une magnifique dorade de 76 cm et ce qu’on croit être un thon de sept ou huit kilos, sont montés à bord. On garde le meilleur. On remet le thon à l’eau. Mais la chose la plus extraordinaire est que de chaque côté du bateau des centaines de poissons des mêmes espèces longent notre coque. C’est de toute beauté! On voit très bien leurs couleurs dans cette eau limpide. C’est la toute première fois qu’on assiste à un tel phénomène. L’autre fait est que nous ayons traversé la ligne virtuelle de l’Équateur, 00*00’000 a marqué notre GPS. On n’avait jamais envisagé de faire un tel passage. C’est un peu comme passer du 31 décembre au premier janvier ou encore atteindre une nouvelle année de notre vie, finalement. Pas de panneau indicateur ni de ligne sur l’eau. Nous sommes cependant conscients d’être passés dans l’hémisphère Sud et ça nous fait un petit quelque chose de nous savoir rendus là après presque sept ans de bourlingage dans l’hémisphère Nord. Nous sommes maintenant dans les eaux nationales des Seychelles. Victoria est à peine à 36 heures d’ici. On se considère arrivés, ou presque, dans ce paradis que tout le monde rêve de visiter un jour. Paradis? Nous verrons très bientôt.
Comment se servir de la bôme en guise de tangon
Il faut d’abord poser une cadène ( U bolt ) à l’extrémité de la bôme. On peut alors y enfiler directement l’écoute de génois, mais il vaut beaucoup mieux d’abord saisir une poulie ouvrante sur la nouvelle cadène. Cela permet de réagir beaucoup plus rapidement en cas d’urgence ou lorsqu’il faut changer le génois de bord. De plus, la poulie évite le frottement et la résistance.
Après avoir fait passer l’écoute dans la poulie, vous poussez la bôme jusqu’au bas hauban arrière, puis vous la ramenez quelque peu avec l’écoute de grand-voile. La bôme ne doit jamais former de pression sur le bas hauban. Vous bordez le génois et le tour est joué. Le point d’écoute du génois est alors beaucoup plus déployé vers l’extérieur, ce qui donne une meilleure surface de toile. De plus, avec cette installation, vous pouvez prendre le vent à 160 degrés et plus. Par vent trois quarts arrière ou plus, l’utilisation de la grand-voile est à proscrire. Elle ne ferait que déventer le génois. Une retenue de bôme n’est alors peut-être pas absolument essentielle, car la bôme va plutôt chercher à revenir vers le cockpit plutôt que d’avancer. Une bonne retenue évitera cependant ce désagrément. Bons vents!
PAR DENISE GAUTHIER ET JEAN-LOUIS LÉVESQUE
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