Page 60 - Essais 2011 web

S’il est sur une piste, il doit la fairer depuis longtemps. Et si ce chasseur nouvelle formule a toujours le même costume, il a changé d’armes. Cette fois, le Hunter e36 veut jouer dans la cour des grands, aller vite, pourquoi pas taquiner les bouées de régate et en tout cas se débarrasser d’une silhouette un peu pataude qui l’encombrait.

Du coup, Glenn Henderson rallonge la fottaison, peaufne les sections avant, verticalise le brion et améliore son fameux « arc creux » cher à la marque. Cette nouvelle courbure donne à la carène un aspect plus racé, un profl plus coupant. Dans la foulée, Henderson a travaillé à réduire le tangage qu’on pouvait reprocher aux H36 précédents, espérant lui donner cet élan qui lui faisait défaut à l’attaque des vagues. Le résultat est étonnant! À l’œil comme à la barre.

Le mode de construction modulaire a été lui aussi modifé légèrement, doublant la liaison entre pont et coque, et assurant une rigidité supérieure à l’ensemble. Un bilan très positif. Le nouveau Hunter s’affranchit plus facilement des mers dures ou hachées, comme celles que nous avons rencontrées. Il passe bien à la vague sans trop se cabrer et sans s’avachir dans le creux. Un vrai régal dû pour beaucoup au gréement « Performance » qui ajoute 12 % de surface portée, un peu plus de 8 m 2

et remplace les anciennes voiles par des tissus façon aramide. La grand-voile se dote d’une corne tendance racing, d’un profl bien contrôlé par cinq lattes full batten et d’un rond de chute autorisant le vrillage effcace de la forme.

L’ensemble fait gagner un bon nœud de vitesse supplémentaire. L’asymétrique participe également à ce gain, poussant la carène de près de 7 tonnes à 7,5 nœuds au largue pour 12 nœuds de vent, ce qui est remarquable dans cette catégorie.