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Son utilisation est facilitée par un tangon rétractable, surtout si on dispose d’une chaussette ATN, mais devient aléatoire à l’approche des 70° du vent. Il y a pire. Au-delà de 20 noeuds de vent, le comportement du bateau est très satisfaisant en ouvrant bien la chute pour déverser la pression de l’air dans les hauts et surtout en faisant appel au ballastage (2 288 kg), très surprenant sur un bateau de cette catégorie. Dans ces conditions, au près, on peut espérer remonter à plus de 30° du vent réel, 25 o dans le meilleur des cas, ce qui est déjà pas mal. Le confort de barre est conforme aux attentes, le relais se faisant en douceur entre la pelle et les deux barres à roues (42 de diamètre), la quille profonde offrant un bon plan de résistance et l’hélice escamotable ne donnant aucun trouble dans l’écoulement des flets d’eau entre les appendices. Pour cette taille et dans cette catégorie de confort, les performances à la mer de l’e36 montrent de réels progrès en regard de son prédécesseur...

Les efforts (fnanciers pour l’acquéreur) ne se font pas au préjudice du confort intérieur, label incontournable du constructeur. Au contraire. Henderson en a profté pour laisser le designer apporter une touche nouvelle. Hauteur sous barrot de 1,96 m, portes plus grandes en ovale, placards à croisillons très cosy, couleur « cherry » du meilleur goût bostonien, nouveaux mobiliers en cerisier laminé et encadrements en bois massif donnent au carré (plancher en teck) un aspect rafraîchissant. Comme à la maison, les pantoufes en moins. Un luxe jusqu’alors réservé au Hunter 49… Les hublots ouvrants sont plus grands, où la lumière s’empare du volume et même la cuisine en U inspire plus la

gastronomie que le casse-dalle avalé vite fait entre deux quarts. Le four à gaz doublé du micro-ondes pourvoit à tout. On peut sans problème déjeuner à six sur des banquettes à la sellerie de cuir (à huit, on est un peu serré aux entournures). Seule la table à carte fait un peu désordre dans le carré, très bien équipée mais tournée dans le sens contraire à la marche. Les esprits optimistes diront que c’est pour faciliter la communication avec le pont…

Côté cabines, celle du propriétaire, à l’arrière, est judicieusement proportionnée pour recevoir un lit double et rectangulaire très large et surtout très en hauteur. Passé 25 ans, on apprécie… En revanche, le choix de l’installer en travers surprend et interdit de dormir en croisière de nuit, sauf à aimer sommeiller la tête en bas. La cabine avant, plus traditionnelle, dispose de deux penderies aux beaux volumes, d’un éclairage naturel réjouissant, d’une bonne isolation, loin du centre névralgique et du bruit. L’unique salle d’eau compense sa solitude par des équipements surdimensionnés, dotée d’un vrai lavabo, d’une tablette profonde, d’un WC électrique et d’une douche séparée par une porte en plexiglas qui évite opportunément les projections d’eau. La capacité de production d’eau chaude (19 litres) est un peu juste pour le volume embarqué (284 litres) et impose un strict contrôle des vacations, mais en revanche l’évacuation électrique des eaux grises et noires (réservoir de 114 litres) est rassurante.

En résumé, un compromis réussi entre vitesse gagnée et confort augmenté, entre élégance et performances, hisse ce croiseur rapide à un niveau que beaucoup d’inconditionnels du chantier américain attendaient depuis longtemps. Cette année, le père Noël n’est pas venu les mains vides!