Page 6 - Essais 2011 web

On se demande où est passée Cléopâtre. À voir cette carène altière, ces cabines babyloniennes, cette puissance impérieuse, qui peut douter que le Prestige 60 a été conçu pour un être d’exception? Successeur du Prestige 50 au rang de bateau amiral de la fotte Jeanneau, le dernier arrivé éclipse son prédécesseur. Sans remords mais avec la manière. Et d’abord avec son exceptionnelle motorisation : deux fois 700 ch et surtout leur transmission IPS font d’emblée la différence. Rien qu’à voir la salle des machines, car c’est bien de cela qu’il s’agit et plus du tout d’un compartiment moteur, on mesure l’effort accompli. Les deux groupes Volvo trônent fèrement dans leur palais aseptisé au plancher d’aluminium, délivrant assez de puissance pour enlever les 27 tonnes en charge à 33 nœuds, vitesse maximale. À cette allure, quoiqu’on le dise moins gourmand que ses concurrents directs comme le Sessa C68 ou l’Absolute 64, le Prestige 60 consomme quand même 265 litres/heure. Les 2800 litres de carburant embarqués suffsent donc à assurer une large autonomie, même à grande vitesse. Une fois correctement ébloui par le monstre qu’on entend à peine, on repart sur les traces de Cléopâtre, un étage au-dessus.

Le qualifcatif de « yacht », pour une fois, n’est pas usurpé. Un immense fybridge panoramique domine le carré de réception, nanti de deux canapés aux couleurs claires et de bon aloi, donnant de plain-pied sur la terrasse arrière. La table escamotable pourrait laisser la place à une piste de danse. De jour, les baies vitrées, larges comme un tableau de Chagall, font gicler la lumière qu’il faut tamiser avec des stores vénitiens. Le siège du pilote, d’une sellerie irréprochable, s’incline à la demande à l’aide d’un bouton électrique sans qu’on quitte pour