Québec Yachting

Coup de cœur pour le Flying Fish

Stéphanie et Jean-Patrick, le 9 juillet 2016, en pleine restauration du bateau au Yacht Club de Québec.

Stéphanie et Jean-Patrick, le 9 juillet 2016, en pleine restauration du bateau au Yacht Club de Québec.

Une histoire nautique rocambolesque, voilà ce que vivent Jean-Patrick Laflamme et sa conjointe Stéphanie Bleau depuis que le Flying Fish, un voilier de 46 pieds en bois et à voiles auriques, construit en 1936 à partir de la toile et du dessin de l’artiste Frank Vining Smith, est devenu leur bébé, leur projet de vie!

Cette aventure débute au printemps 2005 lorsque le couple se rend dans le Maine pour voir le bateau. Par un malheureux contretemps, le propriétaire vient de le vendre le jour précédent à deux jeunes de 25 et 26 ans.

Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, le couple continue cependant sa recherche d’un voilier qui saura les séduire. Jean-Patrick est un vieux routier de la voile; il a fait de multiples convoyages sur différents voiliers. C’est au cours d’un convoyage aux îles Vierges sur un voilier de 50 pieds, en compagnie de la chanteuse Jorane et de son conjoint, qu’ils font escale durant une tempête à Saint George’s, aux Bermudes, où surprise, ils voient le voilier qu’ils avaient tenté d’acheter! L’intérieur est dans un état déplorable; il n’a plus rien à voir avec celui qu’ils avaient vu dans le Maine précédemment. Il a été complètement dénaturé, l’intérieur est méconnaissable. « C’est un signe », se dit le couple. Ils laissent donc leur numéro de téléphone aux deux jeunes en leur expliquant leur intérêt pour le voilier.

Trois semaines plus tard, après avoir subi une tempête, les deux jeunes les appellent et leur offrent le voilier. Le destin est scellé pour le Flying Fish! L’achat s’effectue à Mystic, au Connecticut, en 2007.

Vue du pont en rénovation.

Vue du pont en rénovation.

Voilà alors la grande aventure de la restauration du voilier qui débute au Yacht Club de Québec. Pragmatique, il s’adjoint un artisan restaurateur, Christophe Savary, qui les conseille judicieusement. Ce bateau de 20 tonnes est ainsi recouvert d’époxy pour mieux le protéger et l’intérieur est refait à l’identique de l’original. Une quête de tous les instants commence pour peaufiner avec amour ce bateau tant voulu.

Rencontrés durant le week-end de la Transat Québec-Saint-Malo 2016 (le 9 juin), Jean-Patrick et Stéphanie nous ont fait visiter avec enthousiasme leur voilier en restauration au Yacht Club de Québec. Une réelle passion les unit dans ce projet. Beaucoup de travail a été accompli jusqu’à ce jour, mais il en reste encore à faire. Ils prévoient le mettre à l’eau cet automne et il devrait être complètement terminé en 2017.

 Retour dans le Maine

 « Vous avez sauvé le bateau! » Voilà l’exclamation joyeuse de l’ancien propriétaire, Sandy Bolster, qui travaille au Wooden Boat Magazine, lors d’un retour dans le Maine en 2014.

Notons que Frank Vining Smith, une sommité dans le domaine des peintres de marine, avait comme client le président américain Franklin Roosevelt, d’où l’intérêt des amateurs de bateaux de bois inspirés de ses peintures.

Les mâts de cèdre ont été vernis de nombreuses fois.

Les mâts de cèdre ont été vernis de nombreuses fois.

Le but ultime de cette restauration est de l’offrir aux familles en format charter. Jean-Patrick a déjà fait du charter et il remarquait que les parents sont souvent préoccupés par les loisirs des enfants à bord. Stéphanie et Jean-Patrick aiment énormément les enfants et privilégient cette alternative originale de s’occuper des rejetons de leur clientèle en leur créant des activités intéressantes pendant que les parents pourront avoir du temps à eux, sans souci. Une passion de la navigation qui est commune au couple, puisque Stéphanie a toujours aimé l’histoire maritime. « C’est une belle aventure humaine! » La chanteuse Jorane en est même la marraine.

Cette passion pour la navigation, Jean-Patrick l’a ancrée dans ses gènes. Son arrière-grand-père était contrebandier dans le golfe du Saint-Laurent durant la prohibition et son grand-père maternel était électricien de marine à Lévis. Voilà, la boucle est bouclée!

Par Monique Reeves

*Cet article a été publié dans le magazine Automne 2016 de Québec Yachting.