Québec Yachting

Vous êtes amarré? Êtes-vous en sécurité?

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Crédit photo : I’m photographer, Shutterstock.

Tout le monde s’entend pour dire que la sécurité sur l’eau est très importante pendant qu’on navigue. Personne ne désire qu’un invité tombe à l’eau, que le bateau s’échoue sur un haut-fond parce qu’on naviguait en dehors du chenal ou sur un plan d’eau inhabituel ou même qu’on entre en collision avec une autre embarcation. Nous avons des équipements à bord pour nous aider à prévenir ces situations non désirées.

Ce qu’on ne pense pas toujours, c’est la sécurité en arrêt. Lorsqu’on jette l’ancre, on est sur un plan d’eau et il faut s’assurer que notre embarcation ne dérive pas, qu’elle ne nuise pas à la circulation ou qu’elle ne soit pas près d’un obstacle (câble sous-marin, haut-fond, infrastructure sous-marine, etc.) pouvant nous occasionner des problèmes de toutes sortes. Vous êtes-vous déjà demandé si vous étiez en sécurité lorsque votre bateau est amarré à un quai ou à un ponton?

Si vous êtes dans une région sujette à des seiches, le niveau d’eau peut baisser jusqu’à un mètre pour une courte période. Votre embarcation flottera-t-elle encore ou touchera-t-elle le fond? Un micro glissement de terrain ou l’écroulement d’une infrastructure pourront-ils mettre en péril votre plaisir estival?

Pour les navigateurs en aval de Trois-Rivières, s’amarrer à un quai ne veut pas dire qu’il n’y a plus de surveillance à faire parce qu’on est en sécurité. Il faudra ajuster la longueur de ses amarres périodiquement selon l’état de la marée, car personne n’aimerait retrouver son bateau suspendu à ses amarres à marée basse ni que son bateau ne se déplace parce que les amarres sont devenues trop longues à marée haute. Les pontons n’offrent pas ce genre d’inconvénient. Dans les deux cas cependant, est-ce que notre embarcation est en sécurité?

Un quai et un ponton peuvent sembler solides dans la partie émergée, mais qu’en est-il de la partie immergée? Une inspection périodique des lieux et des équipements est un bon moyen de prévenir des incidents ou même pire des accidents. Jusqu’à tout récemment, il fallait faire appel à une équipe de plongée pour faire une inspection de la partie marine d’une installation. C’était long et dispendieux, mais on avait l’heure juste parce qu’il y avait des observations et des mesures précises sur la dégradation de l’infrastructure. De nos jours, il y a une autre option plus rapide et moins dispendieuse qui s’offre à nous, soit l’inspection par des sondeurs acoustiques spécialisés pour faire un relevé de l’état des infrastructures sous-marines.

Relevé d’une paroi de quai par sonar 3D Echoscope, fourni gracieusement par MSI3D.
Relevé du récif artificiel « Épave du Nipigon », fourni gracieusement par MSI3D.

L’Association canadienne d’hydrographie compte parmi ses membres la compagnie MSI3D qui offre un service d’inspection, de suivi des travaux et de portrait de l’environnement marin. Vous pouvez consulter son site Internet (www.msi3d.com) pour avoir plus d’information sur les services offerts. Il y a aussi quelques autres compagnies au Québec et au Canada qui offrent à peu près les mêmes services. L’avantage de ces relevés, c’est que vous avez un portrait de l’infrastructure et de son environnement en un coup d’œil et à peu de frais; ne dit-on pas qu’une image vaut mille mots?

Sur terre, nous sommes malchanceux lorsque la visibilité n’est que de quelques mètres. Il n’est pas rare que le plongeur ne puisse voir l’extrémité de ses mains tendues à cause de la turbidité de l’eau. Avec votre relevé en mains, vous pourrez faire appel, au besoin, à une équipe de plongeurs et les diriger sur votre point d’intérêt. Une accumulation de sédiments, par exemple, pourrait signifier que le quai laisse fuir son contenu par des palplanches désunies, que le ciment est fissuré ou que le bois est pourri. On n’a plus besoin d’attendre que la surface du quai ne s’affaisse pour réaliser le problème : on le règle à la source à peu de frais. On pourra tout aussi facilement vérifier la solidité de l’ancrage des pontons sans avoir besoin de les sortir de l’eau.

Je résumerais la sécurité par 1) on fait des radoubs à notre embarcation pendant l’hiver; 2) on s’assure que notre lieu d’amarre est sécuritaire; et 3) on est vigilant lorsqu’on navigue pour la sécurité de notre équipage et celle des autres embarcations nous entourant.

Profitez en toute sécurité de la prochaine saison de navigation!

Bernard Labrecque
Association canadienne d’hydrographie
Section du Québec
bernard.labrecque@globetrotter.net

*Cette chronique a été publiée dans le magazine Été 2016 de Québec Yachting.