Québec Yachting

Acquérir un premier bateau ou un bateau d’occasion

Comment s’y retrouver?

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Crédit photo : Quang nguyen vinh, Shutterstock.

Définir ses besoins

L’achat d’un premier bateau ne se fait pas à la légère. Pour faire le bon choix, les quatre grands facteurs suivants sont à considérer :

* L’expérience de navigation

* Le budget d’acquisition

* Le budget d’entretien et les autres coûts annuels

* Les lieux de navigation et la durée des voyages

L’expérience de navigation 

Plus une embarcation est grande (bateau à moteur comme voilier), plus la pratique et l’expérience sont essentielles. Le capitaine doit être en mesure de parer seul à toutes les manœuvres, même sur les plus grandes embarcations, au cas où son équipage serait incapable de l’assister. L’expérience ou l’inexpérience des passagers n’est pas négligeable pour autant et doit aussi être considérée. Bien souvent, un cours de trois ou quatre heures peut suffire pour prendre en main un bateau de taille raisonnable. Attention, il ne faut toutefois pas tenir pour acquis que la carte de compétence obtenue sur Internet suffit pour savoir naviguer!

Le budget d’acquisition 

Le montant à prévoir pour l’achat du bateau doit correspondre à environ 70 % de votre budget d’acquisition total. La raison est simple, 9 nouveaux propriétaires sur 10 dépensent environ 30 % du prix payé pour leur bateau afin de mettre à jour les équipements (sécurité, aide à la navigation, confort à bord, etc.).

Le budget d’entretien et les autres coûts annuels  

Chaque année, les coûts suivants sont à prévoir :

  • Coûts annuels de marina (quai, hivernage) pouvant aller jusqu’à 80 $/pied, selon la région.
  • Coûts d’entretien pouvant varier annuellement entre 50 $ et 80 $/pied.
  • Coûts associés aux réparations ou aux améliorations (très variables selon l’embarcation) et coûts d’opération (carburant).

Les lieux de navigation et la durée des voyages 

Naturellement, il faut aussi savoir à quoi servira le bateau. Où naviguera-t-il (lac, rivière, fleuve, mer)? Combien de personnes y aura-t-il à bord en moyenne? Combien de temps dureront les escapades? Ces informations de base permettront de définir la taille du bateau à préconiser ainsi que les équipements nécessaires afin de passer un été agréable et de pouvoir profiter pleinement de votre achat.

Il faut sortir le voilier (ou le bateau) de l'eau pour mieux l'examiner. Crédit photo : Shch, Shutterstock.

Il faut sortir le voilier (ou le bateau) de l’eau pour mieux l’examiner. Crédit photo : Shch, Shutterstock.

VÉRIFICATIONS À FAIRE AVANT L’ACHAT D’UN BATEAU D’OCCASION

Ça y est! Vous avez maintenant déterminé le type de bateau qu’il vous faut. La prochaine étape est de trouver LE bateau. C’est le temps de parcourir les petites annonces si vous souhaitez acquérir un bateau d’occasion.

Voici quelques petits trucs qui vous guideront dans vos recherches :

  1. La majorité des bateaux d’occasion ont déjà été inspectés par un expert maritime. Si le bateau qui vous intéresse a déjà été inspecté, demandez au propriétaire de vous fournir le rapport d’inspection. Vérifiez ensuite si tous les éléments soulevés dans le rapport ont été corrigés. Il s’agit d’une bonne indication pour savoir si l’ancien propriétaire a bien entretenu son embarcation.

 

Dans un rapport de qualité, on retrouve trois types de commentaires :

  • les recommandations – travaux à faire sans faute pour éviter les risques sur le bateau pour l’équipage;
  • les observations – travaux à prévoir afin de conserver l’état du bateau au moment de l’inspection;
  • les autres observations – détails souvent esthétiques.
  1. N’achetez jamais un bateau dans l’eau sans avoir examiné la carène. Pour effectuer cette vérification, on ne s’en sort pas : il faut le sortir de l’eau. C’est ainsi qu’on évite les mauvaises surprises. Le bateau pourrait être endommagé, avoir un pied de moteur abîmé ou être atteint par l’osmose ou par la corrosion galvanique (bateaux d’aluminium ou d’acier).
  2. L’état de la cale donne de bons indices sur l’entretien. Si elle présente des fissures, des traces d’eau ou de la rouille sur les parties de métal, c’est qu’il y a une infiltration et il est important d’en trouver la source (pont, écoutilles, passe-coques, cadènes, hublots, etc.). À vous de voir s’il en vaut la peine de faire une offre.
  3. L’état du moteur n’est pas facile à évaluer si l’on n’a pas accès à l’équipement nécessaire pour effectuer des tests de compression des cylindres et analyser l’huile. Les bons mécaniciens marins peuvent vous aider à ce sujet.
  4. Vérifiez la qualité des matériaux qui ont servi à l’entretien (colliers en inox, joints faits avec des produits marins, visserie en inox, tuyauterie, etc.).
  5. Faites une offre conditionnelle à un essai du bateau ou avec une réserve financière qui sera réglée lors de la mise à l’eau (sachez qu’une transmission coûte cher).
  6. Si vous souhaitez faire inspecter le bateau avant l’achat, n’oubliez pas d’inclure la clause « offre conditionnelle à une inspection maritime favorable ». Soyez présent lors de l’inspection. L’inspecteur est votre allié; il pourra vous fournir de précieux conseils, notamment sur les réparations à faire et les matériaux à employer.

 

Bonne recherche et bonne navigation!

Par Nicolas Gibault, expert maritime et conférencier

*Nicolas Gibault enseigne le cours Ajustements fins de voile et régate à l’École de navigation de la Société de sauvetage et donne une conférence sur les pièges à éviter à l’achat d’un bateau. Vous pouvez visiter son site internet au www.nicolasgibault.com.

*Cet article sera publié dans le magazine Hiver 2017 de Québec Yachting.