Québec Yachting

D’île en île au Japon

(Extraits tirés du livre Fabuleux Japon)

Shiretoko, Hokkaido.

Du nord au sud, le Japon s’étend sur 2 500 km à vol d’oiseau. Bordé à l’ouest par la mer du Japon et à l’est par le Pacifique, le pays comprend plus de 6 000 îles et îlots, pour une superficie totale de 378 000 km2, soit 70% de celle de la France. Mais si on tient compte de ses zones économiques exclusives en mer, jusqu’à 320 km de toute côte, on obtient 4,85 millions de kilomètres carrés, ce qui en fait le 13e pays du monde.

Plus de 400 îles sont habitées; les plus grandes, Honshû, Hokkaidô, Kyûshû, Shikoku et Okinawa Hontô, énumérées ici dans l’ordre de superficie décroissante, font de 230 000 km2 à 1 200 km2.

Zao Okama, Tôhoku, Miyagi.

Honshû

Honshû est l’île principale du Japon. Elle se compose de diverses grandes régions.

Le Tôhoku, qui regroupe les préfectures d’Aomori, Akita, Iwaté, Yamagata, Miyagi et Fukushima, est situé dans le nord de l’île de Honshû. Elle est reconnue pour ses panoramas époustouflants, ses sites du patrimoine mondial de l’UNESCO, ses sources thermales et ses chaînes de hautes montagnes. Ses hivers plutôt rudes et longs offrent les conditions parfaites pour s’adonner au ski; ses multiples bains thermaux constituent également des expériences à ne pas manquer. Le Tôhoku, une région d’une grande valeur paysagère et culturelle, se doit d’être exploré par le visiteur à la recherche d’expériences hors des sentiers battus.

Le Chûbu (« zone centrale »), qui s’étend entre le Kanto et le Kansai, couvre pratiquement le cœur géographique de l’archipel et comprend les plus hauts sommets du pays, dont le mont Fuji et les Alpes japonaises. Ce dernier massif montagneux divise la région en deux zones géographiques et économiques fort différentes : la façade ensoleillée du Pacifique, Tôkai, où prospèrent des industries et des villes ultramodernes, et la côte souvent enneigée de la mer du Japon, Hokuriku, restée très traditionnelle. Jusqu’à récemment, le manque de voies de communication accentuait les contrastes, mais la mise en service en 2015 de la ligne Shinkansen Hokuriku reliant Tôkyô à Kanazawa devrait sonner le glas du clivage entre le Japon de « l’Endroit » et celui de « l’Envers ».

Entre les deux vous attend une étonnante variété de cadres naturels, des cimes alpines aux paysages côtiers tourmentés – majestueuses falaises de Tojinbo, dans la préfecture de Fukui – ou plus sereins, invitant au farniente (eaux cristallines et sable blanc des plages de la péninsule d’Izu, dans Shizuoka, la « Riviera » nippone).

Hokkaidô

L’île japonaise dont le climat se rapproche le plus du Québec est la grande île de Hokkaidô, blottie tout contre la Sibérie russe. Alors que sur l’île principale (Honshû) juin est le mois tsuyu (la saison des pluies), l’île de Hokkaidô échappe à cette règle avec son climat continental humide, exactement du même type que celui de la vallée du Saint-Laurent. En hiver, la température y est légèrement plus douce qu’au Québec, mais la neige est plus abondante à cause des forts courants marins qui longent l’île. Cette île nordique est accessible de différentes façons : en bateau, en avion, en voiture ou en train.

On remarque d’autres points communs entre le Québec et Hokkaidô : c’est de cette île, ainsi que du nord (Aomori) de l’île principale, que sont originaires les pommes cultivées au Japon. Les vaches laitières sont également nombreuses sur l’île.

Il se dégage de Hokkaidô une atmosphère plus sauvage qu’ailleurs au pays, puisqu’elle est moins densément peuplée que la côte Pacifique japonaise. En effet, 71% de l’île se trouve occupée par la forêt et 16% par des terres agricoles.

Kyûshû

L’île de Kyûshû, de la même grandeur que les Pays-Bas, est la troisième île du Japon par sa superficie, après Honshû et Hokkaidô. Montagneuse, elle constitue le berceau de l’un des plus actifs volcans du pays, le mont Aso, de même que d’une multitude de sources thermales. Sa population se concentre majoritairement dans le nord de l’île, ses plus grandes villes étant Fukuoka et Kita-Kyûshû.

Bien qu’éloignée de Tôkyô et d’Ôsaka, l’île a joué un rôle crucial dans l’histoire du pays, et ce, à maintes reprises. Kyûshû, à deux pas de la Corée et face à Shanghai, fut pendant longtemps un important port d’entrée pour la culture et l’influence étrangères. C’est aussi par Kyûshû que le christianisme pénétra au Japon de façon durable. Elle est digne d’être explorée tant pour son histoire et sa diversité culturelle.

Shikoku

L’envoûtante Shikoku hantera le visiteur longtemps après qu’il en aura quitté les rivages. La richesse et la diversité de ses paysages, ses majestueuses forêts de cèdres et de bambous, ses traditions artistiques et artisanales encore bien vivantes, la sérénité qui émane de sa ruralité et la générosité de sa population confèrent à Shikoku une dimension spirituelle unique. L’île est bien connue à travers le monde pour le Shikoku Henro, un pèlerinage reliant 88 temples bouddhiques dont chacun est lié à un épisode de la vie du moine Kûkai. Ce pèlerinage, long de 1 200 km, attire chaque année plusieurs milliers de pèlerins dont les plus visibles, vêtus de blanc, le parcourent à pied et mettent plusieurs semaines pour l’accomplir.

Ishigaki-jima, Okinawa.

Okinawa

Ce mot désigne en fait un vaste archipel qui compte une trentaine d’îles au sud du pays. À 1 500 km de la capitale Tôkyô, la ville principale d’Okinawa, Naha, est très éloignée du regroupement d’îles qui forme le cœur du Japon. Sur une carte du pays, l’archipel d’Okinawa se retrouve cantonné à une extension, un petit carré qu’on agrandit, en bas à gauche du dessin principal. Et pourtant, les îles d’Okinawa possèdent une histoire, une langue et une géographie uniques à découvrir absolument.

Yambaru National Park, Okinawa.

Il suffit de parler d’un séjour à Okinawa pour que quelqu’un demande si on passera par Ishigaki. Cette île avec sa voisine, Iriomote, accueillent un parc national qui préserve le magnifique habitat des rares spécimens encore vivants du chat sauvage, et elles sont bordées par un des plus grands récifs de corail bleu au monde. Sur l’île d’Iriomote, il est également possible, entre autres merveilles, d’admirer les grands arbres d’une vieille mangrove qui protège les berges de la rivière Urauchi et de contempler la plage Hoshizuna no Hama, dont les grains de sable sont en forme d’étoiles – en fait, ce sont les coquilles minérales de Baculogypsina sphaerulata, des foraminifères qui s’échouent sur la plage à la mort de leurs hôtes, qui sont en forme d’étoiles. Ce parc est le plus méridional des 40 parcs nationaux du Japon.

Extraits tirés du livre Fabuleux Japon, par le collectif d’auteurs Ulysse, disponible en format papier ou numérique au www.guidesulysse.com.

Photos : Par Japan Online Media Center

*Cet article a été publié dans le magazine Automne 2019 de Québec Yachting. Abonnez-vous dès maintenant! C’est gratuit!