Québec Yachting

Pêche : Le diable est dans les détails

La pêche, quelle magnifique activité!

La pêche, quelle magnifique activité! On prend l’air, on se détend, on oublie ses problèmes. On capture même quelques poissons. Oui, la pêche est une activité qui semble simple au départ. En effet, quoi de moins compliqué que de glisser un gros ver juteux sur un hameçon. Mais dans un monde où la pression de pêche augmente chaque saison, il faut souvent plus que ça pour capturer quelques belles prises. Pour de nombreux pêcheurs, le succès à la pêche fait partie de l’équation d’une excursion réussie. En étant plus attentif aux petits détails qui entourent la pratique de cette activité, on peut maximiser le temps que l’on passe sur l’eau et l’efficacité de sa présentation, tout en ayant du plaisir.

Pour vous aider à être plus proactif lors de vos excursions, nous allons examiner quatre aspects de cette activité où vous pouvez améliorer votre rendement. En portant un peu plus d’attention à votre équipement, à votre environnement, à vos montages et à votre présentation, vous pourrez décupler votre niveau de confiance et de plaisir.

Oui, la clé du succès est dans les petits détails.

1. L‘équipement pour pêcher

À la pêche, il y a tellement de choses qui échappent à notre contrôle : la température, le niveau de l’eau, l’humeur des poissons, etc. Cependant, l’équipement n’en est pas une. Choisir un ensemble canne et moulinet adéquat et le maintenir en bon état n’est pas une tâche très compliquée. Si vous êtes un pêcheur occasionnel et que la passion ne vous a pas encore gagné, vous pouvez vous débrouiller avec un seul ensemble. Il s’agit alors de choisir une canne et un moulinet d’une grande polyvalence afin d’être à l’aise dans la majorité des situations de pêche auxquelles vous devrez faire face. Au Québec, une canne pour le lancer léger d’action moyenne, d’environ 6 pieds 6 pouces, complétée par un moulinet de format intermédiaire, rempli de fil de 8 ou 10 lb, convient pour la plupart des situations. À l’aide d’un tel équipement, vous pourrez capturer des ombles, des dorés, des brochets et des achigans dans la majorité des lacs et des rivières que vous visitez.

Le choix d’une canne et d’un moulinet adéquats n’est pas une tâche compliquée.

Celui qui pratique la pêche depuis un certain nombre d’années et qui possède déjà plus d’une canne doit choisir l’ensemble (ou les ensembles) qui convient le mieux lors d’une excursion. Si vous ciblez des poissons de petite taille en eau claire, un ensemble plus léger vous rendra service. Si, au contraire, vous espérez capturer de gros poissons dans un plan d’eau encombré d’herbes, une canne et un moulinet plus robustes sont préférables. Si vous êtes incertain, il vaut mieux apporter aussi un ensemble intermédiaire plus polyvalent qui pourra être utilisé si votre équipement principal ne convient pas ou vient à briser. Cependant, un bris durant une excursion devrait être une situation exceptionnelle si vous effectuez une inspection de routine qui ne prend que quelques secondes lors de la préparation de votre matériel.

2. L‘environnement

Vous êtes maintenant sur l’eau ou sur la berge avec en main un équipement dont l’état vous inspire une confiance totale. Vous avez déjà fait un grand pas vers la prise de contrôle de votre activité de pêche. C’est maintenant le temps de regarder ce qui se passe autour de vous. La plupart des pêcheurs le font déjà pour profiter de l’environnement. Ce qui reste, c’est d’utiliser ce qu’on voit pour obtenir plus de succès.

La couleur et la clarté de l’eau vous donneront des indices qui vous aideront dans le choix du leurre à nouer à votre fil. Si l’eau est teintée et brunâtre, des leurres avec des tons or et des coloris plus percutants sont souvent efficaces. Si l’eau est translucide, des tons argentés et des couleurs plus claires comme le blanc et le bleu sont de mise. Il faut aussi regarder vers le ciel. Par temps sombre, les premiers coloris mentionnés sont conseillés; par temps clair, les deuxièmes ont fait leurs preuves. Évidemment, ces suggestions sont des points de départ.

Une fois sur l’eau, c’est le temps d’examiner votre environnement.

Mettez votre main dans l’eau. On n’a pas nécessairement besoin d’un appareil sophistiqué pour sentir si l’eau est chaude ou froide. Si l’eau est plutôt chaude, il faudra pêcher plus profondément. Si l’eau est fraîche, les zones près des berges peuvent abriter de beaux poissons. Regardez également la surface de l’eau, comment les vagues frappent la berge, comment les courants créent des vaguelettes et changent de direction. Toutes les zones de changements sont propices à la pêche, car elles annoncent des variations sous la surface de l’eau et des modifications du substrat qui attirent les poissons.

C’est aussi le temps de porter attention à la faune sous-marine. En regardant bien, vous pourrez peut-être voir des petits poissons et observer leur comportement. Juste la présence de vie indique que vous êtes dans une zone du plan d’eau qui est prometteuse. Si ces petits poissons sont actifs, nagent rapidement et font des ronds à la surface, c’est encore mieux. Cela indique une période d’activité. Il y a des oiseaux aquatiques à distance, comme des goélands? C’est bon signe. Mettez également vos oreilles à contribution. Un poisson qui saute ou qui éclabousse l’eau doit être localisé rapidement. C’est probablement un prédateur en chasse : c’est le temps d’en profiter!

3. Les montages

C’est généralement dans les petites choses que l’attention aux détails est la plus critique. Un nœud simple, bien fait, est mieux qu’un nœud compliqué mal exécuté. Pour vos montages, il faut choisir des composantes qui ont une certaine homogénéité. Pour bien évoluer sous l’eau, un leurre de plastique souple de petit format doit être monté sur un hameçon pas trop gros et noué à du fil de faible diamètre.

En portant plus d’attention à vos montages, vous pourrez augmenter votre succès et votre plaisir.

Il faut en outre porter attention lorsque vous placez vos garnitures sur l’hameçon ou la tête du jig. Il est important de bien centrer l’hameçon dans le corps de la garniture et de faire sortir la tête au bon endroit. Suite à la capture d’un poisson, un examen de votre montage s’impose. C’est le temps de replacer les composantes en bonne position afin que le leurre puisse évoluer de façon naturelle sous l’eau. Si vous constatez que votre garniture en plastique souple est déchirée ou qu’il en manque une partie, c’est le temps de la changer.

4. La présentation

Les pêcheurs qui ont le plus de succès sont ceux qui adaptent leur façon de pêcher aux conditions du jour. Leur équipement est en bon ordre et bien équilibré, leur permettant de rejoindre les cibles visées. Et ces cibles sont précises. Ils ne lancent pas au hasard, mais se basent plutôt sur leur expérience passée, acquise sur le même plan d’eau ou des plans d’eau similaires, et sur les conditions du moment pour orienter leurs lancers vers une zone qui semble prometteuse.

Ces pêcheurs tiennent aussi compte de ces conditions lorsqu’ils récupèrent leur offrande. Si le temps et l’eau sont clairs, ils orientent leurs lancers vers l’eau un peu plus profonde. Ils attendent quelques secondes avant de mouliner pour laisser le leurre caler suffisamment pour rejoindre les poissons. Si ce n’est pas suffisant, ils utilisent un leurre qu’ils récupèrent par secousses sur le fond. Le contraire s’applique aussi. Si l’eau est brouillée et le temps nuageux, un leurre récupéré près de la surface, en eau pas trop profonde, fera réagir les achigans et les brochets qui y ont pris position. Pour ce qui est de la présentation, ce qui est le plus important, c’est une ouverture d’esprit et une attitude positive.

Par Réal Larose

*Cet article a été publié dans le magazine Printemps 2018 de Québec Yachting. Abonnez-vous, c’est GRATUIT!