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La Nouvelle-Écosse : baignée par la mer

(Extraits tirés du livre Acadie et Provinces maritimes du Canada)

Kidston Island, Baddeck, Cap-Breton. Crédit photo : Dean Casavechia, Tourisme Nouvelle-Écosse.

La magnifique province de la Nouvelle-Écosse, aujourd’hui la plus peuplée des Provinces maritimes du Canada avec 924 000 habitants, forme une longue presqu’île rattachée au continent uniquement par l’étroite langue de terre de l’isthme de Chignecto. Ici la mer n’est jamais bien loin. En effet, aucune partie de la Nouvelle-Écosse n’est à plus de 50 km d’une rive, que ce soit celle de l’océan Atlantique, du détroit de Northumberland ou de la baie de Fundy. Cet environnement maritime a forgé autant le caractère et la vie de ses habitants que de splendides paysages. Ses côtes, qui s’étendent sur des centaines de kilomètres, renferment des havres et des baies où se sont déployés des villes et des villages de pêcheurs. D’un charme indéniable, le patrimoine architectural néo-écossais se marie à merveille avec la beauté des sites naturels. Du plus petit hameau côtier jusqu’à Halifax, la capitale, rares sont les endroits où l’architecture des maisons et des bâtiments, qui datent souvent du XIXe siècle, ne s’accorde avec la majesté des lieux.

Voici quelques incontournables à mettre sur votre itinéraire en Nouvelle-Écosse, pour vibrer au rythme des traditions maritimes de la province.

La Côte est

De Dartmouth au détroit de Canso, la côte est de la Nouvelle-Écosse est l’une des régions les moins visitées de la province. Elle présente pourtant de superbes plages, des musées vivants et des petits villages de pêcheurs reliés entre eux par une splendide route, Marine Drive, qui serpente le long de la côte sur plus de 300 km en offrant de spectaculaires points de vue. Encore peu habitée, cette région plaira aux voyageurs désireux de sortir des sentiers battus, et elle s’avère une excellente option pour les visiteurs qui veulent rejoindre l’île du Cap-Breton en prenant tout leur temps.

Dès 1605, le port de Canso a été fondé à cet endroit, car le site était favorablement protégé des forts courants de l’océan par Grassy Island et se trouvait à l’entrée de Chedabucto Bay. La bourgade, qui ne sort de sa torpeur que lors du Stan Rogers Folk Festival, sert essentiellement de point de départ aux visites du Lieu historique national des Îles-Canso.

Si vous quittez l’Eastern Shore pour aller explorer l’isthme de Chignecto ou l’île du Cap-Breton, sachez que le paisible village de Guysborough permet de faire une halte agréable. Visitez l’intéressant Old Court House Museum pour connaître l’histoire de la région et obtenir des informations touristiques sur les environs, sillonnés de sentiers de randonnée.

Baie de Fundy et de la vallée de l’Annapolis. Crédit photo : Wally Hayes, Tourisme Nouvelle-Écosse.

L’isthme de Chignecto

Bande de terre qui relie la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick, l’isthme de Chignecto affiche des paysages variés, bordés d’un côté par les eaux du détroit de Northumberland, les plus chaudes au nord de la Virginie (États-Unis) et de l’autre par celles de la baie de Fundy.

De l’île du Cap-Breton jusqu’au Nouveau-Brunswick, la côte longeant le détroit de Northumberland cache quelques villes et villages historiques, lieux d’arrivée des premiers colons écossais à la fin du XVIIIe siècle. C’est dans cette région de la province, le long de la route panoramique Sunrise entre Antigonish et Amherst, que s’étendent aussi plusieurs magnifiques plages de sable aux eaux idéales pour la baignade.

Hector Heritage Quay, Pictou, Détroit de Northumberland.

La petite ville de Pictou revêt une importance symbolique dans l’histoire de la Nouvelle-Écosse. En effet, c’est ici, en 1773, qu’a jeté l’ancre le Hector, un navire ayant à son bord les premiers colons d’origine écossaise qui s’installeront en Nouvelle-Écosse. Le Hector Heritage Quay est un centre d’interprétation consacré à l’histoire de ce navire. L’exposition présentée se veut très exhaustive. À l’arrière du bâtiment, on peut visiter une réplique exacte du Hector.

Juste à côté, le Northumberland Fisheries Museum & Pictou Lobster Hatchery possède une collection d’objets reliés à l’histoire de la pêche dans la région et comprend un authentique baraquement de pêcheurs. Au même endroit, un bâtiment renferme des bassins d’incubation de homard qui permettent d’observer le développement de ce crustacé depuis son état larvaire jusqu’à sa maturité. Dans un phare de 1905 reconstitué est présentée une exposition de photographies relatant l’histoire de la pêche; en plus, s’y trouve une boutique de souvenirs.

En parcourant l’isthme de Chignecto du côté sud, le long de la baie de Fundy, on découvre des sites spectaculaires et relativement peu fréquentés. Ici les magnifiques paysages maritimes sont modelés par le flot incessant des marées de la baie de Fundy, les plus grandes marées au monde. Elles atteignent jusqu’à 16 mètres dans le Minas Basin. Les falaises du Five Islands Provincial Park qui plongent dramatiquement dans ce bassin et composent un majestueux paysage méritent d’être vues.

Village de Peggy’s Cove. Crédit photo : Acorn Art Photography, Tourisme Nouvelle-Écosse.

La route des phares

Tout en révélant des paysages maritimes parmi les plus pittoresques de la province, la route des phares longe la côte sud-ouest de la Nouvelle-Écosse. Cette portion du littoral est ponctuée d’une multitude de petites îles et d’anses, ce qui en fait une région idéale pour la pratique du canot et du kayak de mer. Ici, la belle nature sauvage se marie avec harmonie au chapelet de villages pleins de charme. En s’y baladant, on traverse des hameaux et des ports de pêche aux maisons en bois datant du XIXe siècle. Le long des routes 3 et 103, on découvre, sur la pointe des caps rocheux, la silhouette d’une trentaine de phares, dont celui de Peggy’s Cove, le plus célèbre des Provinces maritimes.

Peggy’s Point Lighthouse, Peggy’s Cove. Crédit photo : Scott Munn.

L’aspect pittoresque de Peggy’s Cove, ce minuscule village côtier qui a charmé bien des peintres et des photographes, semble s’effacer en haute saison quand une horde de touristes l’assaille quotidiennement, mais il demeure tout de même un arrêt incontournable. Son petit port protégé des eaux tumultueuses est bordé de hangars construits sur pilotis. Plus loin, on peut se promener sur des blocs de granit où s’élève son célèbre phare (dont on ne peut malheureusement pas visiter l’intérieur).

Lunenburg est un autre arrêt incontournable dans la région. Certainement l’un des ports de pêche les plus pittoresques des Provinces maritimes, ce village occupe un magnifique site sur les flancs escarpés d’une péninsule bordée par un port naturel des deux côtés. Plusieurs de ses belles résidences colorées datent aussi bien de la fin du XVIIIe siècle que du XIXe siècle, et il est possible d’en découvrir le charme d’époque puisque certaines sont maintenant devenues d’accueillantes auberges.

Le Bluenose II navigue au large de la côte de Lunenburg. Crédit photo : Communications Nouvelle-Écosse.

Le Bluenose occupe une place à part dans l’histoire maritime canadienne. Bâtie à Lunenburg en 1921, cette formidable goélette a remporté toutes les courses de vitesse auxquelles elle a participé tout au long de sa carrière. Jusqu’en 1938, jamais le Bluenose n’a été vaincu, même si plusieurs Canadiens ou Américains ont conçu des navires dans le seul but de le battre. Doté de huit voiles, le Bluenose était une superbe goélette de 49 mètres de long. La gloire du Bluenose et d’autres goélettes de pêche a pris fin au début des années 1940, avec l’arrivée massive de chalutiers modernes à coque d’acier. Une réplique du Bluenose, le Bluenose II, a été construite en 1963 à Lunenburg et depuis elle sillonne les mers. En été, le Bluenose II est généralement amarré au port de Lunenburg ou d’Halifax et propose d’agréables croisières.

Cap-Breton. Crédit photo : Tourisme Nouvelle-Écosse.

L’île du Cap-Breton

Pourvue de charmants hameaux, de forêts encore sauvages et de falaises qui plongent dans l’océan Atlantique, forgeant ainsi des paysages spectaculaires, beaux à couper le souffle, l’île du Cap-Breton se trouve dans le nord-est de la Nouvelle-Écosse. Elle attire chaque année des visiteurs amoureux de la nature venus profiter d’espaces sauvages exceptionnels, tel le vaste parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton, qui leur offre des sentiers de randonnée et de magnifiques points de vue. Les côtes déchiquetées de l’île du Cap-Breton réservent des panoramas sans pareils. Les excursions en kayak sont particulièrement recommandées à tous ceux qui voudraient les observer d’un tout autre point de vue.

Cape-Breton. Crédit photo : Dean Casavechia, Tourisme Nouvelle-Écosse.

Pour pleinement jouir des beautés de cette île, il faut toutefois envisager de suivre le Cabot Trail, qui fait le tour de sa partie nord : une route escarpée, bordée d’une dense forêt et ponctuée de coquets villages.

Au cœur de l’île du Cap-Breton, le lac Bras d’Or est un bras de mer de près de 1 100 km2 entouré de collines. Il s’étire ainsi sur une bonne partie de l’île, qu’il divise en deux parties : les Basses-Terres et les Hautes-Terres du Cap-Breton. Vaste étendue d’eau salée, le lac et ses nombreux bras (Channel St. Andrews et Channel St. Patricks) sont riches en poissons, comme la truite et le saumon, pour le grand plaisir des amateurs de pêche.

Baddeck se présente comme un village coquet où il fait bon prendre le temps de se balader ou de s’installer sur une petite terrasse pour s’offrir un petit repas. Charmant à souhait, ce village surplombe le lac Bras d’Or. Une croisière sur cette immense étendue d’eau salée qui coupe littéralement l’île du Cap-Breton en deux permet d’observer des pygargues à tête blanche et d’admirer de loin la résidence d’été de l’inventeur Alexander Graham Bell, toujours habitée par ses descendants.

Crédit photo : Acorn Art Photography, Tourisme Nouvelle-Écosse.

Halifax

Ville au riche patrimoine architectural, construite au pied d’une acropole surplombant l’un des plus longs ports naturels du monde, Halifax se laisse découvrir avec ravissement. L’excellence du site, tant pour la navigation maritime que pour les stratégies militaires, fut déterminante dans son histoire.

Le Lieu historique national de la Citadelle-d’Halifax est le legs le plus éloquent de l’histoire militaire d’Halifax, une ville qui, depuis sa fondation en 1749, a joué un rôle stratégique de premier plan dans la défense de la Côte Est nord-américaine.

Faire du kayak dans le port d’Halifax. Crédit photo : Destination Canada.

Le Maritime Museum of the Atlantic qui donne directement sur le port d’Halifax, présente une superbe exposition traçant un portrait on ne peut plus complet de l’histoire navale de la ville. L’exposition qui relate la terrible explosion qui détruisit une partie d’Halifax en 1917 est particulièrement émouvante. Parmi les autres collections du musée qui retiendront votre attention, il ne faudrait pas oublier les vestiges du Titanic, qui sombra au large de l’île de Terre-Neuve.

La municipalité régionale d’Halifax forme maintenant le plus grand centre urbain des Provinces maritimes. Cette municipalité, qui inclut Dartmouth, totalise plus de 415 000 habitants. Plus qu’ailleurs dans les Maritimes, la métropole présente un visage diversifié, même cosmopolite, et accueille de superbes musées et d’autres centres d’intérêt. On s’y balade avec beaucoup de plaisir, à la découverte de ses restaurants, de ses commerces hétéroclites et de ses rues animées.

Extraits tirés du livre Acadie et Provinces maritimes du Canada, par le collectif d’auteurs Ulysse, disponible en format papier ou numérique au www.guidesulysse.com.

Par le collectif d’auteurs Ulysse

*Cet article a été publié dans le magazine numérique Printemps 2019 de Québec Yachting! Abonnez-vous, c’est GRATUIT!