Québec Yachting

Installation sécuritaire des panneaux solaires

De plus en plus de plaisanciers installent des panneaux solaires afin de produire leur énergie.

Il existe plusieurs types de panneaux solaires et ces derniers ont des rendements très différents.

  • Les panneaux semi-rigides que l’on retrouve souvent sur les toits bimini.
  • Les panneaux rigides que l’on retrouve sur des supports.

Dans tous les cas, l’installation des panneaux solaires se doit de répondre aux normes d’installation électrique de l’American Boat and Yacht Council (ABYC).

En premier lieu, lors de l’installation soit en parallèle soit en série, il est impératif de mettre un fusible ou un disjoncteur entre le panneau et le contrôleur. Celui-ci va protéger le fil électrique et aussi protéger en cas de défectuosité du contrôleur. Il pourra aussi vous servir pour couper l’alimentation du panneau lors de travaux d’entretien.

Pour les panneaux installés sur une structure métallique, celle-ci doit être reliée à une mise à la terre (ground) qui en cas de fuite électrique vous protégera des risques d’électrocution (un panneau peut produire jusqu’à 50 volts et 15 ampères, ce qui est suffisant pour électrocuter une personne).

L’installation du contrôleur solaire doit se faire dans un endroit ventilé, car il produit de la chaleur. Très peu de contrôleurs solaires sont ignifugés (ignition proof) et ils ne doivent donc pas être installés dans la cale d’un bateau moteur à essence ou à proximité d’une batterie de technologie acide-plomb (les batteries AGM peuvent aussi produire de l’hydrogène).

Un fusible ou un disjoncteur doit être installé entre la sortie du contrôleur solaire et la batterie. Pour le contrôleur, afin d’éviter des erreurs de manipulation électrique, il est préférable de le raccorder directement aux batteries sans passer par le coupe-circuit principal.

Lors de la mise en route d’un système solaire, il y a une séquence à respecter pour ne pas créer une surtension qui pourrait endommager les circuits électriques et électroniques du bateau. Les contrôleurs solaires ont généralement un système automatique de détection de voltage (12V, 24V, 48V). Lorsque la tension de la batterie arrive au contrôleur, celui-ci se règle sur la plage de voltage utilisé. Dans le cas où il est déjà connecté aux panneaux solaires, alors pendant une fraction de seconde, il va envoyer une tension dans le circuit électrique correspondant au maximum de ses plages et donc envoyer 24 ou 48 volts dans le circuit et endommager les équipements les plus sensibles. C’est pour cela qu’en premier lieu, il faut fermer le circuit entre la batterie et le contrôleur, puis le contrôleur à batterie. Dans le cas d’une mauvaise manipulation et où le circuit entre le contrôleur et la batterie serait déconnecté, pensez à déconnecter les panneaux avant de rebrancher le contrôleur.

L’ancrage, petit rappel :

Plusieurs d’entre nous utilisons des émerillons en acier inoxydable sur nos ancrages. La majorité de ceux-ci ne sont pas faits pour avoir une tension latérale et peuvent se rompre sans avertissement, c’est pour cela qu’il est important d’ajouter un minimum de trois mailles de chaîne entre l’ancre et l’émerillon. Voici deux photos montrant la mauvaise installation et la bonne.

Les flèches rouges indiquent la force latérale exercée et les flèches blanches l’endroit où s’effectue la rupture.

Pour les unions entre la chaîne et l’ancre, il faut privilégier des manilles en acier galvanisé qui sont plus résistantes que l’acier inoxydable.

La manille ci-dessus risque de se rompre à tout moment, car nous ne pouvons déterminer à quelle profondeur se situe cette fissure de corrosion.

Nicolas Gibault donne des cours durant l’hiver sur l’électricité marine et sur l’électronique à bord en ligne ainsi que sur les pièges à éviter à l’achat d’un bateau et sur les Ajustements fins de voile et régate. Vous pouvez visiter ses sites Internet au nicolasgibault.com et au www.ecolenautique.com. Vous avez des questions ou souhaitez faire inspecter votre bateau? Vous pouvez l’appeler au 514 220-8717 ou lui écrire un courriel au nicolas@nicolasgibault.com.

Par Nicolas Gibault, SAMS, AIMAQ
*Cet article a été publié dans le magazine numérique Printemps 2024 de Québec Yachting. Abonnez-vous, c’est GRATUIT!