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Accès aux plans d’eau publics, l’APSQ demande aux partis politiques de se commettre

Crédit photo : Natalia Sokko, Shutterstock.

L’Association des Pêcheurs Sportifs du Québec (ASPQ) demande aux partis politiques de se commettre publiquement sur la façon dont ils prévoient de s’y prendre pour redonner l’accès aux plans d’eau publics en périphérie des grands centres.

Sylvain Roy, député de Bonaventure et porte-parole de l’opposition officielle en matière de forêts, de faune et de parcs pour le Parti Québécois, a déclaré lors d’une conférence de presse le 15 mars 2018, nous le citons :

CITATION :

« On prévoit aussi une stratégie nationale pour limiter les coûts des rampes de mises à l’eau. »

Mathieu Lemay député de Masson, porte-parole de la CAQ en matière d’environnement, de faune et de parcs a déclaré dans un communiqué paru le 8 juin 2018, et nous le citons :

CITATION :

« C’est inconcevable que les Québécois peinent à profiter de l’une de nos plus belles richesses. La CAQ prend l’engagement formel de redonner à la population l’accès à nos étendues d’eau, en révisant les tarifications. Pour ce faire, nous travaillerons en grande collaboration avec les municipalités, au bénéfice de tous les citoyens. »

Monsieur Lemay, que ferez-vous si les municipalités ne veulent pas collaborer? Ce sont des gouvernements de proximités et elles sont souveraines sur leur territoire. Ce sont de belles phrases futiles, mais ça ne veut pas dire grands chose, monsieur Laurent Lessard et Pierre Moreau avait promis de redonner l’accès aux plans d’eau publics aux familles et presque rien n’a été fait à ce jour.

Chantal Rouleau à la CAQ, une instigatrice de la tarification à outrance

Stéphan Bourgeois, président et Marc Meunier, secrétaire et également résident de l’arrondissement de Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles étaient présent pour questionner le conseil d’arrondissement sur le projet de tarification de la rampe de mise à l’eau située à côté de la 36e avenue à Pointes-aux-Trembles. Le projet consistait en l’installation d’une guérite et d’une tarification de 50 $ quotidiennement ou 500 $ pour la saison et la gratuité pour les résidents de Montréal. Elle coupait ainsi l’accès à toutes les villes voisines comme Montréal Est, Repentigny, Le Gardeur, Terrebonne, l’Assomption, etc.

En réponse à notre questionnement, nous nous sommes fait répondre, « de toute façon, ceux qui vont chialer ne payent pas de taxes dans l’arrondissement. »

Madame Rouleau a également fait installer des blocs de ciment afin de bloquer l’accès à la rampe de mise à l’eau du parc Pierre-Payet plus tôt cet été et a également fait bloquer l’accès sur le boulevard Gouin au printemps 2017.

Crédit photo : Alexander Lukatskiy, Shutterstock.

Les pêcheurs sportifs veulent des engagements fermes

La politique de l’eau du Parti Québécois de 2002 prévoyait que les villes pouvaient faciliter l’accès aux plans d’eau sur leur territoire et pouvaient même exproprier des terrains afin de redonner l’accès à la population. Mais, cette politique manque de dents, il n’y a aucune obligation de redonner l’accès, et surtout, il n’y a aucune interdiction aux municipalités de ne pas vendre tous les terrains qui ceinturent un plan d’eau. Les terrains en bordure de l’eau ayant une valeur foncière élevée motivent les municipalités à les vendre et ainsi empocher de généreuses taxes foncières.

Les utilisateurs de l’eau, pêcheurs, plaisanciers, canoteurs, kayakistes et baigneurs, veulent un engagement clair qu’une solution sera mis en place dans une première année de mandat. Les schémas d’urbanismes étant approuvés par le Ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire doivent obligatoirement prévoir des parcelles de terrains publics donnant accès aux plans d’eau, et également des espaces de stationnement pouvant accommoder plusieurs véhicules et remorques.

Privatisation et tarification en forte croissance

L’accès aux plans publics ne cesse de se comprimer pour ceux qui n’ont pas la chance de vivre dans une municipalité riveraine ou en bordure d’un plan d’eau. En effet, dans les dernières semaines, plusieurs autres municipalités se sont ajoutées à la longue liste des municipalités qui refusent aux non-résidents de se stationner à proximité de leur débarcadère ou imposent une tarification saisonnière ou quotidienne. Pour en citer quelques-unes, il y a le lac Blanc à Saint-Ubalde, qui est accessible aux seuls résidents, et cela gratuitement seulement le samedi; le stationnement de la rampe municipale de Saint-Ignace-de-Loyola est maintenant réservé aux seuls résidents de la municipalité; à Oka, la rampe de mise à l’eau fraîchement rénovée est maintenant sous clef et accessible aux seuls résidents; etc. Plusieurs autres municipalités ont adopté la voie de la tarification ou augmenté considérablement le coût d’un accès quotidien. À Saint-Placide, il faut débourser maintenant 30 $ comparé à 20 $ l’an passé; Lavaltrie, 46 $ comparé à 25 $ et pas le droit d’utiliser le stationnement qui est à l’usage exclusif des résidents; Drummondville, Lotbinière, Leclercville imposent maintenant une tarification.

Aristocratisions des accès

Les gens à revenu modeste ayant de toutes petites embarcations n’ont pas les moyens de payer des tarifs quotidiens allant de 15 $ à 50 $, et encore moins, de payer un tarif saisonnier de 300 $ à 600 $. Par exemple, un jeune retraité voulant se rendre à la pêche 3 fois par semaine à 15 $ chaque jour, ça ferait 45 $ par semaine, 180 $ par mois et plus de 900 $ pour la saison. Ont-ils les moyens de payer un tarif saisonnier de 300 $ ou 600 $? Avec un budget serré, certainement pas. Ceci n’est sûrement pas indifférent à la forte chute de vente de plus de 83,000 des permis de pêche au Québec.

Seuls les gens les plus fortunés ont les moyens de pratiquer la pêche en embarcation nautique motorisée.

Que se passe-t-il ailleurs?

Aux États-Unis, dans les états de New York et du Vermont sur le lac Champlain, il y a plusieurs accès gratuits de rampe de mise à l’eau avec de grands stationnements réservés pour les véhicules avec remorques. À certains endroits, votre embarcation est lavée gratuitement lorsque vous quittez afin de ne pas propager les espèces envahissantes.

En Ontario, il y a de nombreuses rampes de mises à l’eau gratuites ou à coût minime. 

Croyez-vous qu’une bonne part des pêcheurs qui ne pêche plus au Québec pêche maintenant aux États-Unis et en Ontario?

L’APSQ réclame une gestion provinciale des accès à l’eau

Le gouvernement du Québec a eu tort de se désister lorsque Transport Canada s’est départi des rampes de mises à l’eau dite fédérale au début des années 2000. Les municipalités se sont approprié la plupart des rampes et avaient comme condition de les conserver publiques seulement cinq années. Maintenant que la période de cinq années est écoulée et du fait que les non-résidents n’ajoutent pas de vote au scrutin municipal, ils n’ont aucune gêne à en interdire l’accès aux non-résidents ou bien de les tarifer généreusement sous prétexte qu’ils ne contribuent pas à leurs entretiens. Est-ce que les cyclistes des autres municipalités contribuent à l’entretien des pistes cyclables?

Le gouvernement du Québec doit prendre en charge les terrains où se trouvent les rampes de mises à l’eau et financer l’entretien des terrains de stationnement et rampes de mise à l’eau.

Également, la problématique des tarifications ayant été causée par un surachalandage des rampes de mises à l’eau à proximité des grands centres urbains comme Montréal, Québec et Sherbrooke, la construction de nouvelles rampes de mises à l’eau devrait être entreprise et gérée par la province.

Également, afin de limiter la propagation des espèces envahissantes, des postes de lavages pourraient être construits dans les haltes routières et en bordure des grands axes routiers.

À propos de l’APSQ

Fondée en mars 2009, l’Association des Pêcheurs Sportifs du Québec (APSQ) est une organisation sans but lucratif dont l’objectif est de défendre les droits des pêcheurs sportifs et de faire la promotion de cette merveilleuse activité. Elle a vu le jour suite au constat qu’il y avait plusieurs municipalités qui bafouaient les droits fondamentaux d’accès aux plans d’eau publics qu’ont les Québécois et le manque de représentativité qu’ont les pêcheurs par les instances responsables, pour défendre leurs droits à la pratique de leur activité de prélèvement.

Informations : www.apsq.ca

Source :

Stéphan Bourgeois

Président de l’Association des pêcheurs sportifs du Québec et Membre plaisancier sur le conseil d’administration de l’Association Maritime du Québec