Québec Yachting

Achat d’un bateau de pêche usagé – 10 choses à vérifier

Rien de plus agréable que de se voir à bord d’une belle embarcation en train de pêcher.

Même si le printemps est encore loin, pour de nombreux amateurs, le goût de la pêche et du plein air se fait déjà sentir. Rien de plus agréable que de s’imaginer au volant d’une belle embarcation, en route vers un site de pêche prometteur. Pour concrétiser ce rêve, plusieurs se tourneront vers les petites annonces à la recherche d’un bateau de pêche usagé. Mais les rêves brouillent souvent la réalité. Il est tentant de se jeter sur la première « bonne affaire » dans le but de ne pas laisser passer une occasion. Si on ne fait pas preuve de prudence, cette hâte peut aboutir à des dépenses de milliers de dollars et à des heures passées chez le dépositaire plutôt que sur l’eau. Cette prudence doit prendre la forme d’un examen attentif du moteur et de l’embarcation que l’on veut acheter. Pour que cet examen soit complet, il y a au moins 10 choses qui doivent faire partie de votre liste de vérification.

Test de compression

Même s’il faut débourser un certain montant, il est important de faire passer au moteur un test de compression chez un détaillant. Vous trouverez de l’information concernant le niveau de compression du modèle de moteur que vous désirez vous procurer dans le manuel de l’utilisateur du fabricant. Une différence de 5 livres de pression entre les différents cylindres est acceptable. Un écart de plus de 10 livres indique un problème réel, soit un segment, un piston ou un coussinet de piston défectueux, et une telle situation exige une investigation plus poussée.

Un technicien peut vérifier le nombre d’heures d’utilisation.

Heures d’utilisation

Pendant que vous êtes chez le détaillant, vous pouvez aussi demander au technicien de vous fournir les données concernant les heures d’utilisation du hors-bord. La plupart des moteurs récents (après 1990) d’assez grosse cylindrée sont munis d’un port qui permet de vérifier le nombre d’heures d’utilisation du moteur. La plupart du temps, le détaillant pourra même vous fournir un document imprimé qui détermine le nombre d’heures passées à différents régimes. Un moteur qui a moins de 250 heures d’utilisation peut être considéré comme presque neuf. Une durée d’utilisation entre 500 et 750 heures est considérée comme moyenne. Un moteur ayant fonctionné plus de 750 heures est passablement usagé et il est plus prudent alors, de la part de l’acheteur, de demander de voir des factures qui indiquent qu’il a été bien entretenu. Au Québec, pour la plupart des pêcheurs, le temps d’utilisation moyen se situe entre 50 et 100 heures par année. Ceux qui font exception à cette règle pêchent uniquement à la traîne. Contrairement à la croyance populaire, il est important que le moteur ait fonctionné à tous les régimes. Pour un moteur en santé, le temps passé au-delà de 5000 tours/minute est aussi important que celui passé à tourner au ralenti.

Connaître le vendeur

Il est beaucoup plus rassurant d’acheter une embarcation usagée d’une personne que vous connaissez, car vous savez alors comment cette personne entretient les objets qu’elle possède. Bien sûr, c’est l’idéal, mais ce n’est pas toujours possible. Il faut, dans tous les cas, s’attendre à ce qu’une embarcation utilisée pour pêcher en rivière ou sur le fleuve montre plus de signes d’usure qu’un bateau servant uniquement pour pêcher en lac. Les bateaux frottent plus contre les quais lorsqu’il y a du courant.

Il faut inspecter l’hélice et l’état de la base et de l’arbre.

État de l’hélice et de la base du hors-bord

L’état de l’hélice vous en dit beaucoup sur l’état de la base. Si l’hélice est en mauvais état et qu’il y a des entailles à la base, il est probable que le vendeur a frappé quelque chose. Ce choc peut avoir endommagé les engrenages ou l’axe de l’hélice. Pour vérifier l’état de ce dernier, vous pouvez relever le moteur et tourner l’hélice avec votre main. Si l’axe ou l’hélice vacille, il est plus prudent de ne pas acheter l’embarcation. Et pendant que vous y êtes, examinez aussi la base pour y déceler des fuites d’huile.

Le fond du bateau

D’un coup d’œil, vous pouvez facilement voir la condition générale de l’embarcation, mais ce qui est moins visible, c’est ce qu’il y a sous celle-ci. En effet, il faut se pencher et même se glisser sous la coque et examiner attentivement le dessous de cette dernière. C’est là que vous trouverez les égratignures et les bosses qui pourraient devenir un problème dans un futur proche. De petites égratignures sont normales, mais il faut se méfier des bosses près de l’arcasse ou de pièces d’aluminium tordues. Apportez une lampe de poche lors de l’examen de l’embarcation, car toutes ces imperfections et les réparations mal effectuées sont plus visibles lorsqu’elles sont éclairées sous un certain angle.

Jetez un coup d’œil sur les supports en bois pour voir s’ils montrent des signes de pourriture.

La remorque

Pendant que vous êtes sous le bateau, c’est aussi le temps d’examiner l’état de la remorque. Inspectez les ressorts pour constater leur état. Un ressort brisé ou de la rouille accumulée sont des signes de mauvais état. Vérifiez aussi l’intérieur des roues et des pneus. La présence de graisse peut signifier des problèmes au niveau des roulements de roues. Profitez de l’occasion pour jeter un coup d’œil aux supports en bois du bateau pour voir s’ils montrent des signes de pourriture.

Les sièges

L’état des sièges est souvent un signe du type d’entretien effectué sur l’embarcation mise en vente. S’ils sont déchirés ou décolorés, le bateau a probablement été remisé à l’extérieur, sans toile, durant la saison estivale. Avec le temps, le soleil et le vinyle ne font pas bon ménage. Des sièges en bon état sont un bon argument de vente dans le marché de l’usagé.

La direction

Les problèmes de direction sont faciles à détecter, mais ils peuvent engendrer des réparations coûteuses et surtout représenter un danger pour l’utilisateur. Il est donc important de tourner le volant dans les deux directions et de s’assurer que cette manœuvre se fait de façon douce et continue. Il ne faut pas qu’il y ait hésitation ou qu’une résistance se fasse subitement sentir avant la fin de la rotation du volant.

Les coffres de rangement

L’ouverture systématique de tous les coffres de rangement fait aussi partie de l’inspection qui doit être faite avant un achat éventuel. L’intérieur des coffres ne doit pas présenter de signes de moisissures. La présence de ces fameuses taches noires indique que l’eau a pénétré dans les coffres et surtout que, suite à cette intrusion d’eau, ils n’ont pas été ouverts pour être asséchés. Si une mauvaise odeur se dégage de l’intérieur des coffres, il est aussi possible que des rongeurs y aient établi résidence. Il faudra alors examiner tout le filage plus attentivement. Ces petites bêtes ont la mauvaise habitude de ronger les fils.

Les supports et le système de relevage du hors-bord

Assurez-vous que le moteur peut être relevé rapidement et en douceur. Tous les commutateurs qui servent au relevage d’assiette, tant celui au niveau du bras de contrôle que celui à l’avant du bateau et celui sur le moteur, doivent être essayés pour vérifier leur fonctionnement. Examinez aussi les supports de moteur pour vous assurer qu’ils ne sont pas fissurés. Vérifiez surtout la zone autour des boulons qui retiennent le moteur à l’arcasse.

Ce que je vous souhaite, c’est qu’après toutes ces vérifications, le bateau que vous avez devant les yeux demeure votre embarcation de rêve et que, durant la prochaine saison estivale, vous passiez des heures magiques sur l’eau à pratiquer votre activité préférée.

Par Réal Larose

*Cet article a été publié dans le magazine Hiver 2018 de Québec Yachting.