Comment utiliser un spi?
Le voilier Odinn avec un spi asymétrique lors de l’Omnium Champlain 2017.
Le 24 mars dernier, l’association Voiles de l’amitié invitait Yvon Locas de la voilerie Voiles Sud à présenter un cours pratique sur l’utilisation du spi. Cela fait plus de huit ans qu’il offre cette formation pour le plaisir de donner des conseils aux plaisanciers qui souhaitent approfondir leurs connaissances.
Il existe deux types de spi : le spi asymétrique et le spi classique. Le spi asymétrique est le premier choix des gens qui font de la croisière alors que le spi classique est surtout utilisé par les amateurs de régates. Le choix du spi asymétrique est surtout guidé par sa facilité d’utilisation.
Quelles sont les différences entre les deux? Pour le spi classique, le guindant et la chute sont de la même longueur. Il permet de naviguer au portant, entre 90° et 180° du vent, avec un fort potentiel entre 120o et 150o. L’équipement nécessaire à son bon fonctionnement est la drisse, le bras, l’écoute, le barber-hauler, le tangon, la balancine, le hale-bas, le hale-haut et le sac de spi. Pour le spi asymétrique, sa surface est généralement 15 % plus petite que celle du spi classique, le guindant est plus long que la chute et il s’utilise entre 80° et 140° du vent, avec un fort potentiel entre 90o et 130o. L’équipement nécessaire à son bon fonctionnement est la drisse, l’écoute, le barber-hauler et le sac de spi. Comme il nécessite moins d’équipement, il est plus facile à utiliser.
Formation sur l’utilisation du spi présentée par Yvon Locas de la voilerie Voiles Sud.
Lequel devriez-vous choisir? Dans un monde idéal, vous devriez avoir deux spis : un asymétrique pour le largue et le grand largue dans la brise et un grand médium classique pour le largue et le vent arrière dans la plupart des conditions de vent. Cependant, pour une question de budget, la plupart des plaisanciers optent pour le spi asymétrique.
Quelles sont les pièces d’équipement qui peuvent vous faciliter la tâche lors de l’utilisation du spi? Idéalement, un spi devrait être manœuvré par six personnes. Mais comme nous naviguons la plupart du temps en équipage réduit, l’utilisation d’une chaussette de spi vous aidera à envoyer ou affaler votre spi de façon sécuritaire en vous assurant d’être en mesure de fermer le spi rapidement advenant une avarie ou un coup de vent soudain. Aussi, elles font souvent la différence entre utiliser le spi de façon régulière et laisser celui-ci dans son sac parce qu’il est trop compliqué à utiliser. Il y a aussi l’emmagasineur qui vous offre la possibilité de laisser le spi asymétrique en place pour une période déterminée. Vous n’avez qu’à hisser le spi asymétrique enroulé sur l’emmagasineur, à le dérouler lorsque vous désirez l’utiliser et l’enrouler lorsque vous avez terminé. La différence réside principalement dans le budget disponible puisque le coût d’un emmagasineur est plus de trois fois plus élevé que celui d’une chaussette.
Le spi classique demande plus de manœuvres courantes que la grand-voile et le génois réunis. Pourquoi? Il y a beaucoup de cordages à manipuler. Comparativement, le spi asymétrique demande seulement d’avoir des écoutes plus longues que celles du génois et du barber-hauler pour améliorer les ajustements fins. L’un ou l’autre doivent être ajustés en tout temps, selon les conditions : la direction du vent, la vitesse, etc. Le principe de base étant d’établir un courant d’air sur la voile qui est tenue seulement par trois points. Bien ajusté, il porte avec toute sa splendeur; mal ajusté, il faseye rageusement. En plus d’être très esthétique, le portant sous spi permet d’atteindre des performances inégalées, comparativement à l’utilisation de la grand-voile et du génois combiné.
Vous souhaitez en apprendre davantage sur l’utilisation du spi? Vous pouvez consulter les livres Le spi manœuvres et réglages de Jean-Louis Guéry et François Chevalier ainsi que Toutes les manœuvres de votre voilier en 300 illustrations de François Chevalier. Vous pouvez vous les procurer en cliquant ici. Dépêchez-vous, ils sont disponibles en quantité limitée.
Par Joani Hotte-Jean
*Cet article a été publié dans le magazine Été 2018 de Québec Yachting.
