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Anémie infectieuse du saumon au Québec : La FQSA se réjouit des dispositions prises par le MFFP

Crédit photo – SSRR | Les incubateurs de la station piscicole de la Société saumon de la rivière Romaine, alimentés par l’eau de la rivière Romaine.

La Fédération québécoise pour le saumon atlantique (FQSA) se réjouit des mesures mises en place par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP), qui viennent modifier l’article 28 du Règlement sur l’aquaculture et le vente des poissons et qui permet, depuis le 10 juin dernier, d’exiger des dispositions particulières en cas de présence de l’anémie infectieuse du saumon (AIS) au Québec.

L’AIS est une maladie affectant certaines espèces de poisson et est causée par un virus de la famille des Orthomyxoviridae. Cette maladie se propage lentement et affecte uniquement les stades de vie des poissons suivant l’éclosion. Elle se transmet entre poissons par les excrétions, les sécrétions ou l’eau contaminée par le virus. L’humain peut également être un vecteur lors de manipulations avec des vêtements ou du matériel contaminés.

Le 22 mai 2020, l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) a changé le statut de l’AIS au Québec de zone tampon à zone contaminée à la suite de suivis effectués sur les rivières québécoises. Ce changement de statut autorise notamment l’importation des œufs de saumon provenant de pays où la maladie est présente au Québec. Concrètement, les risques de contamination dans nos rivières augmentent drastiquement et mettent directement en péril nos populations de saumon qui sont, à ce moment, toujours saines.

La modification du Règlement sur l’aquaculture et la vente de poissons vient donc pallier ce changement de statut en accordant le droit à Québec de mettre en application diverses procédures et responsabilités advenant le cas où des populations de saumon seraient contaminées par la maladie, que ce soit par des traitements, des mises en quarantaine, des destructions, etc. De plus, cette réglementation donne plus de pouvoir au MFFP lors de demandes de permis et de certificats sanitaires.

Aquaculture

Ces dernières années, la FQSA, le MFFP et l’Atlantic Salmon Federation (ASF) avaient travaillé en étroite collaboration pour protéger le Québec de ce changement de statut, entre autres choses parce qu’il ouvre la porte à l’aquaculture dans le fleuve Saint-Laurent. Les efforts conjoints entre ces organisations avaient réussi à entraîner un délai supplémentaire dans la modification de statut pour ainsi permettre au gouvernement d’apporter des modifications à son Règlement.

Bien que tous se désolent que la province soit désormais qualifiée de zone contaminée par l’ACIA, la FQSA salue toutes les actions prises par le MFFP pour amoindrir les conséquences de ce changement de zone pour l’environnement, les rivières et les populations de saumon.

Rappelons que la FQSA appuie les projets de développement de l’aquaculture terrestre en circuit fermé, qui doit respecter les normes les plus strictes en ce qui concernant la gestion des saumons, des maladies et des impacts environnementaux. En contrepartie, la Fédération s’oppose aux projets d’aquaculture traditionnelle en filets, qui peut avoir de graves conséquences et des impacts importants sur les populations de saumons sauvages, alors que des déclins de plus de 80 % desdites populations ont été observés dans certaines rivières à la suite de l’implantation de tels projets d’aquaculture.

Il sera donc impératif, dans les prochains mois et années, que le gouvernement du Québec se dote d’outils réglementaires pour empêcher de tels développements dans le fleuve Saint-Laurent, un lieu qui, avec les changements climatiques, pourrait présenter des conditions favorables pour le développement de projets d’aquaculture.

À noter qu’il n’existe présentement aucun projet d’aquaculture de saumon atlantique au Québec.