Québec Yachting

Retour sur le troisième Café Femina qui a eu lieu le dimanche 2 mai 2021

Le dimanche 2 mai 2021 à 10 h 30, Coupe Femina a lancé le troisième Café Femina virtuel sur Zoom. Sa mission? Regrouper les femmes autour d’une passion commune, la navigation. Les participantes ont pu entendre et échanger avec des femmes inspirantes. 

C’est grâce à Michelle Cantin, Suzie Anglehart et Fabienne Elliott que ces rendez-vous ont été organisés. Elles se sont données comme objectifs de : 

  • Regrouper les femmes adeptes de voile
  • Offrir un lieu de discussion convivial
  • Développer une communauté engagée par la création de liens forts
  • Afficher les valeurs positives de la Coupe Femina : détermination, motivation, esprit d’équipe, respect et estime de soi tout en contribuant au financement de notre événement 100% féminin.

Il s’agissait du dernier Café Femina de la saison. Est-ce que l’événement sera de retour à l’automne? Restez à l’affût pour le découvrir!

Première partie

Naviguer d’Ushuaia vers le Cap Horn en passant par le Beagle et les canaux de la Patagonie

Julie Guay et Céline Allaire ont présenté brièvement leur navigation hors du commun, d’une durée de 14 jours, d’Ushuaia vers le Cap Horn en passant par le Beagle et les canaux de la Patagonie. Il s’agit de deux navigatrices animées par la passion de faire partager leurs expériences. En plus d’avoir participé à la Coupe Femina à maintes reprises, elles ont été des skippers et des mentores sur des voiliers de la relève par ailleurs fort appréciées par les jeunes. 

Julie Guay.

Avant de partir du Québec en direction de la Terre de Feu, Julie et Céline ont dû se préparer adéquatement à leur voyage. Elles ont d’ailleurs suivi une formation au Centre de formation aux mesures d’urgence (CFMU) de Lévis qui offre entre autres un cours en sauvetage et en survie en mer ainsi qu’en lutte contre les incendies à bord des navires. Cette formation n’était pas obligatoire pour leur périple, mais cela pouvait grandement leur être utile en situation d’urgence.

Céline Allaire.

Parties de Montréal, elles ont fait une escale de 48 heures à Buenos Aires afin de s’acclimater avant d’arriver dans le Grand Sud à Ushuaia, en Argentine, pour l’embarquement sur Podorange, un sloop en acierun Challenger 67 pesant 43 tonnes, doté d’un moteur Volvo de plus de 60 ch, d’une quille de 10 pi, de deux voiles à l’avant et d’un dessalinateur. Celui-ci pouvait accueillir 12 personnes avec un peu de chauffage.

Elles auront passé d’autres douanes, celles du Chili à Puerto William, la ville la plus australe du monde. Il s’agit d’une porte d’entrée obligée pour tous les Cap Horniers. À chaque île, elles devaient se rapporter aux autorités; elles ont donc passé les douanes quatre fois au cours de leur voyage.

De gauche à droite : Julie Guay, Céline Allaire et René Auclair.

Leur excellent skipper, Brice, un Breton, navigue dans le secteur depuis quatre ou cinq ans. Il parle couramment l’espagnol, une nécessité puisque toutes les communications radio se font dans cette langue. Passionnées par l’environnement et la biologie marine, les deux femmes ont beaucoup appris de cet homme. 

En quittant Puerto Williams, les vents étaient forts et la mer croisée. Julie et Céline ont participé aux manœuvres et ont barré chacune leur tour. Elles ont dormi à l’ancre dans la baie Orange à Isla Hoste. Qui était à leur épaule? Le voilier de l’équipe technique de Telefonica de la Volvo Ocean Race! 

Le voilier Podorange.

Avant d’arriver au Cap Horn, le vent soufflait à environ 52 nœuds et la grand-voile a déchiré. L’équipage a tout de même pu continuer en ne prenant qu’un ris et en diminuant le génois. En traversant la baie de Nassau, il fallait faire attention aux grands rochers. Tout le monde a senti la force de la mer puisqu’il s’agit d’un lieu de convergence des eaux de l’océan Atlantique et de l’océan Pacifique. Il y avait beaucoup de tourbillons et il n’y avait pas de folies à faire! Elles ont atteint le fameux Cap Horn, qu’elles contourneront sans jamais pouvoir y mettre un pied; la mer agitée devenant trop menaçante, Podorange était en fuite. 

À bord, tout le monde devait mettre son gilet de sauvetage et attacher son harnais. La sécurité était primordiale et non négociable! 

Un arrêt a dû être effectué à l’île Lennox puisque les vagues étaient devenues immenses. Cela les a sauvées d’une tempête et la famille du gardien du phare les a gentiment accueillies. 

Dans la deuxième partie du voyage, elles ont navigué sur le canal Beagle, sur la péninsule de Magellan et vu de petits tsunamis se former. Les éléphants de mer resteront aussi à jamais gravés dans leur mémoire.  

À lire 

Leurs conseils 

Choisissez bien votre bateau, son capitaine et ne lésinez pas sur la sécurité. 

Prenez la formation nécessaire pour naviguer de manière sécuritaire, amusez-vous et OSEZ! 

***


Deuxième partie

Les femmes de la Coupe Femina

Coupe Femina, c’est le plus grand rassemblement de navigatrices au Québec. Des femmes provenant de partout dans la province, et même d’au-delà de ses frontières, font du fleuve Saint-Laurent leur terrain de jeu. Elles se donnent rendez-vous annuellement pour le plaisir de naviguer entre filles, de se mesurer entre elles, de repousser leurs limites et de flirter avec l’adrénaline. La Coupe Femina, c’est quand l’aventure, le défi et la passion se conjuguent au féminin. Mesdames, vous qui naviguez, ne manquez pas l’occasion de participer à cet événement, créé par des femmes pour les femmes, en mettant le cap sur Lévis pour repousser vos limites!

Les quatre invitées de ce Café Femina ont osé mettre en place les conditions gagnantes pour réaliser leur rêve!

Sylvie Lauzon.

Sylvie Lauzon, navigatrice affirmée, skipper en classe 100 % féminin

Sylvie a d’abord navigué sur des petits dériveurs, suivi des cours et s’est embarquée pour un séjour dans les Caraïbes à 20 ans. Depuis, elle a été propriétaire de plusieurs bateaux et a effectué plusieurs navigations sur le lac Saint-Louis, le lac Champlain et le fleuve Saint-Laurent.

En 2009, Sylvie et son conjoint sont embarqués pour un voyage de voile à Bonifacio en Corse avec Formation Nautique Québec et les Glénans, ce qui leur a donné le goût d’explorer le monde un peu plus. Depuis, elle a fait des convoyages, plusieurs navigations dans le Sud, en Méditerranée, la traversée vers les Açores, de nombreuses traversées du nord au sud. Elle possède à son actif cinq participations à la Coupe Femina, dont trois sur son bateau Chapter 3 et deux sur Macasa, le voilier d’un ami.

Avant de participer à la Coupe Femina, Sylvie n’était pas attirée par les régates, mais par les croisières, puisqu’elle n’était pas intéressée de crier pour se faire entendre et cela n’avait pas l’air amusant. Elle a tout de même décidé de participer à la première Coupe Femina où huit voiliers et 40 femmes s’étaient rassemblées pour l’occasion. Elle a adoré son expérience de naviguer avec ses comparses. Elle a participé à cinq Coupe Femina et a accepté que des inconnues qui n’avaient pas d’équipage montent à bord afin de leur donner une chance de participer à l’événement. Cela lui a permis de tisser des liens et de connaître de nouvelles personnes. Claude Émond a toujours fait partie de ses équipages en tant que co-capitaine pour guider les équipières novices et François lui a prêté à deux reprises son voilier afin qu’elle et son équipage puissent participer. Après sa première expérience, elle a réalisé que c’était très agréable de parler de navigation entre femmes.

Les participantes affichent fièrement le drapeau de la Coupe Femina sur leurs voiliers. Il y a un réel sentiment d’appartenance et cela permet de retrouver plus tard des gens qu’on a croisés lors de l’événement. De plus, lors d’une régate, on apprend beaucoup de choses et c’est toujours un avantage et « on est plus à l’affût pour trimer ». Lors d’une édition, il n’y avait pas de vent, le voilier n’était donc pas manœuvrable, cela a été tout un défi de passer la ligne d’arrivée! Lors d’une autre édition, elles étaient toutes des grands-mamans à bord et avaient un total de 12 petits enfants. Plusieurs femmes sortent de l’ombre de leur mari grâce à la Coupe Femina. Sylvie garde un souvenir très positif des Coupe Femina auxquels elle a participé.

Lise Duchesne.

Lise Duchesne, barreuse en classe F18

Lise a barré un catamaran F18 lors de la Coupe Femina 2019 avec Élise Bourret. Elles ont d’ailleurs remporté la première position dans leur catégorie. C’est à 13 ans que Lise a commencé à naviguer et fait ses débuts en voile légère. Animée par cette passion, elle est passée en compétition dès les premières années. Elle est devenue par la suite instructrice et entraineuse. C’est en 1996 qu’elle a flirté avec le catamaran. Elle participe au circuit provincial de catamaran depuis 25 ans, déjà, et elle a été la seule femme barreuse sur de nombreuses courses à travers ces années. En 2019, elle s’est hissée au top 10 du championnat nord-américain et en première position en équipage mixte. Lise pratique également le kitesurf depuis 2009 et elle détient deux participations à la Coupe Femina.

Qu’est-ce qui l’a incitée à participer à la Coupe Femina? Il n’y avait pas de catamarans qui participaient lors des premières éditions. Le défi a été de former des équipages féminins. Lise aime la vitesse et est très compétitive. Elle court toujours après quelqu’un sur l’eau. Elle porte son chandail de la Coupe Femina lors de ses différentes courses. Quand elle voit un drapeau de la Coupe Femina, elle ne peut s’empêcher d’aller voir la personne pour aller discuter et mieux la connaître. Elle a dernièrement vendu son catamaran qu’elle laissait dans la baie de Beauport et pratique aussi le kite avec une planche de foil. Sa force : lire le plan d’eau et savoir juger quand virer par rapport aux courants. Elle aimerait bien embarquer sur un quillard pour la prochaine édition et elle sait wincher. C’est à suivre.

Son conseil

Surmontez vos craintes et foncez!

Sophie Bouvier.

Sophie Bouvier, navigatrice et skipper en classe Évolution

Skipper en classe Évolution, Sophie fait de la voile et de la régate depuis 30 ans. Elle possède des expériences de voile variées autant comme co-skipper que comme équipière sur le lac des Deux-Montagnes, sur le fleuve Saint-Laurent, dans les Antilles et dans la baie de Vancouver. Elle a suivi plusieurs formations de voile et a accumulé plusieurs heures de navigation et de milles nautiques. Depuis 2011, elle est propriétaire d’un voilier habitable au Club de voile Deux-Montagnes. Sophie compte deux participations à la Coupe Femina, en 2018 et en 2019.

Sophie a participé deux fois par semaine à des compétitions au club de voile de la marina d’Aylmer. Il y a cinq ou sept ans, elle était dans une rencontre dans un club de voile où il y avait environ 120 personnes présentes et tous les membres étaient des hommes et seulement ces derniers avaient voté. Elle a vécu un choc! Les femmes doivent prendre leur place pour participer aux événements de voile! Et heureusement, les choses sont en train de changer!

Lors de la Coupe Femina en 2018, elle a été capitaine dans la classe Évolution. Le voilier a eu un bris sur la ligne de départ, c’était le gouvernail. Rapidement, l’équipage a été rescapé. En 2019, l’expérience s’est mieux terminée. Dans les deux cas, la Coupe Femina lui a permis de rencontrer des femmes extraordinaires aux parcours diversifiés et de se faire des amies.

Ses conseils

« Il faut se fixer des objectifs pour s’améliorer. J’en apprends chaque année. Entraînez-vous en équipage avant la Coupe Femina. Si vous êtes en classe Évolution, trouvez quelqu’un qui connaît la navigation dans les environs de Québec et qui peut vous donner des conseils stratégiques.

Lors de votre inscription, faites-vous valoir dans votre C.V. marin. Il y a plus de participantes potentielles que de voiliers, vous devez vous démarquer et être le plus authentique possible. Apprenez les règlements de course. Chaque personne peut apporter quelque chose au mieux de ses connaissances et de ses compétences ainsi que partager un objectif commun. »

Justine Lamonde.

Justine Lamonde, membre du bateau de la Relève en 2018 et aujourd’hui inscrite au processus d’instructrice de voile

Justine n’a que 19 ans. Elle a été découverte par le comité organisateur de la Coupe Femina en 2018, alors qu’il effectuait des conférences dans le milieu scolaire pour promouvoir le Bateau de la relève. Joueuse de hockey, Justine se distingue par sa détermination et son enthousiasme et a été sélectionnée pour faire partie de l’équipage de la relève 2018 de la Coupe Femina. Contaminée de passion, elle suit des cours, s’implique et accumule les heures de navigation avec Formation Nautique Québec. Elle s’est inscrite au processus d’instructrice de voile et a été co-instructrice sur la formation des équipages de la relève 2020. Elle compte deux participations à la Coupe Femina. Justine a le vent dans les voiles puisqu’à la fin avril, elle a reçu la prestigieuse Médaille du Lieutenant-gouverneur pour la jeunesse et elle a fait l’acquisition de son premier voilier, un C&C de 29 pieds!

Compétitive, Justine aime le sport et se dépasser. Ses parents et ses grands-parents avaient des bateaux moteurs. Elle a toujours adoré les sports nautiques, dont le wakeboard. Avant de s’inscrire pour faire partie de l’équipage de la relève, elle ne connaissait pas du tout la voile. Elle adore maintenant faire des régates avec des jeunes femmes de sa catégorie d’âge et pouvoir leur enseigner. Ce qu’elle aime le plus de la Coupe Femina? Le sentiment d’adrénaline qui l’envahit sur la ligne de départ.

Lors de sa deuxième participation à la Coupe Femina sur Sao, le voilier s’est pris dans la bouée devant la marina de Lévy, mais l’équipage a réussi à se déprendre. Le voilier a dû effectuer des tours obligatoires puisqu’il avait touché un obstacle et les jeunes filles étaient découragées à bord et pensaient abandonner, sauf Justine, qui en véritable leader, a remonté le moral des troupes. Finalement, leur équipage a gagné dans sa catégorie grâce à leur persévérance.

« Pour celles qui commencent à faire de la voile et qui veulent prendre de l’expérience, la Coupe Femina peut vous aider à prendre confiance en vous, en vos capacités. »

Par Joani Hotte-Jean


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