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Une nouvelle espèce envahissante observée dans les eaux du Québec : le gobie à nez tubulaire

Un gobie à nez tubulaire. Crédit photo : Louis L’Hérault.

Le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs souhaite informer la population de la découverte d’un gobie à nez tubulaire dans le lac Saint-François (fleuve Saint-Laurent), dans le secteur de Saint-Zotique, près de la frontière ontarienne. Il s’agit de la première observation de cette espèce envahissante au Québec. Elle a été réalisée par le Ministère dans le cadre de son Réseau de suivi ichtyologique (RSI).

Des impacts négatifs sur la biodiversité

Le gobie à nez tubulaire est un prédateur pour les œufs ou les larves d’espèces indigènes du milieu où il s’établit. Il entre aussi en compétition avec les autres poissons qui se nourrissent au fond de l’eau.

Les espèces aquatiques envahissantes (EAE) sont difficiles à contrôler une fois qu’elles sont établies dans un milieu. Les patrons d’invasion connus ailleurs pour le gobie à nez tubulaire, notamment dans les Grands Lacs, laissent croire que son abondance pourrait augmenter graduellement et que sa distribution finale pourrait couvrir toute la portion fluviale du Saint-Laurent.

Quoi faire si vous pêchez un gobie à nez tubulaire?

Puisque le gobie à nez tubulaire est encore très rare au Québec, la collaboration des pêcheuses et des pêcheurs est sollicitée; on leur demande de signaler toute observation de cette espèce au Ministère pour mieux répertorier sa présence dans le système fluvial du Saint-Laurent. Pour ce faire, les citoyens peuvent communiquer avec le Ministère en appelant au 1 877 346-6763, ou en contactant la direction de la faune de leur région. 

Toutefois, il est important de mentionner que, si un pêcheur croit avoir capturé une espèce envahissante comme le gobie à nez tubulaire, le gobie à taches noires ou la tanche, il doit remettre le poisson à l’eau s’il ne désire pas le garder pour sa propre consommation. L’objectif est notamment de prévenir la mort inutile de poissons indigènes qui auraient été mal identifiés.

Comment aider à prévenir la propagation de cette espèce?

La prévention est cruciale car, une fois l’espèce établie dans un plan d’eau, son éradication est pratiquement impossible et son contrôle demande des actions récurrentes et coûteuses, sans garantie de succès.

La population peut contribuer à prévenir l’introduction et la dispersion de cette espèce envahissante en pratiquant les activités de pêche et de loisir de façon responsable, notamment en respectant l’interdiction de l’usage de poissons appâts vivants au Québec.

Il a été démontré chez une autre espèce similaire, le gobie à taches noires, qu’il peut utiliser les coques de bateaux comme habitat. Il est donc possible de transporter des gobies adultes ou leurs œufs sur son embarcation sans s’en apercevoir. Inspecter, vider, nettoyer et sécher les embarcations et le matériel utilisé figurent parmi les méthodes de prévention de l’introduction des espèces aquatiques envahissantes qui sont facilement applicables, et ce, en tout temps.

Faits saillants :
  • En Amérique du Nord, le gobie à nez tubulaire a été introduit dans la rivière Sainte-Claire (Michigan, États-Unis) au cours des années 1990 par le déversement des eaux de ballast des navires en provenance d’Europe. Depuis, il se propage sur de courtes distances à partir de son lieu d’introduction.
  • L’hypothèse la plus probable quant à l’arrivée du gobie à nez tubulaire au Québec est l’expansion à partir du lac Ontario vers l’aval du fleuve Saint-Laurent.
  • Les carpes envahissantes, dont la carpe de roseau, sont les seules espèces de poissons envahissantes dont la remise à l’eau est interdite au Québec.
  • La nouvelle application mobile iPêche, gratuite et développée par le gouvernement du Québec, est utile pour identifier les différentes espèces de poissons d’eau douce du Québec et certaines espèces exotiques envahissantes susceptibles d’être observées sur le territoire québécois. Cette application permet le signalement volontaire des captures à des fins de recherche sur la faune.

Source : Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs