Québec Yachting

Le bon bateau au bon endroit

Rivière Richelieu. Crédit photo : Joani Hotte-Jean.

La Coalition pour une Navigation Responsable et Durable invite les acheteurs de nouvelles embarcations à considérer (via les cartes bathymétriques) les dimensions et les profondeurs du ou des plans d’eau sur lesquels ils ont l’intention de naviguer avant d’acheter.

Pourquoi ? Parce que nos plans d’eau cachent des trésors de biodiversité qu’il faut protéger lors des diverses activités nautiques. Cette biodiversité constitue la base de notre chaîne alimentaire. Se baigner dans une eau de qualité et naviguer sur cette eau sont des privilèges quelquefois incompatibles lorsque le bateau est inapproprié pour la capacité portante du plan d’eau et/ou rendent les autres activités désagréables. Contrairement aux routes d’asphalte et/ou de ciment relativement inertes, la navigation impacte de façon variable ces écosystèmes selon la profondeur du plan d’eau, la distance de la berge, le type de bateau, la vitesse, etc.

Actuellement, l’engouement pour les gros bateaux de type wakeboats et surfboats atteint un sommet encore inégalé. Quand les « ballast » de ces embarcations sont engagés, ils provoquent deux conséquences néfastes pour les plans d’eau. Premièrement, les vagues produites sont si puissantes qu’elles parcourent de longues distances avant de perdre leur force ; elles érodent ainsi les rives et rendent les autres types de navigation et la baignade désagréables… Deuxièmement, l’hélice soulève les sédiments qui se trouvent au fond du plan d’eau, les suspend dans la colonne d’eau verticale, libérant ainsi du phosphore et d’autres nutriments. Ces derniers contribuent à la prolifération de plantes aquatiques indésirables et d’algues bleues. Les impacts combinés engendrent un vieillissement prématuré de ces plans d’eau et en réduisent la biodiversité. Les sédiments flottants bruns rendent la baignade inintéressante.

Coalition pour une Navigation Responsable et Durable invite les usagers des plans d’eau à lire les conclusions de études scientifiques sur les impacts des embarcations de type “wakeboats”. Ces études, disponibles sur le site de la Coalition Navigation, concluent qu’un wake boat doit circuler sur un plan d’eau ayant une profondeur d’au moins 7 mètres et à au moins 300 mètres de la rive pour minimiser les impacts négatifs sur l’écosystème du plan d’eau.

La Coalition pour une Navigation Responsable et Durable propose une campagne de sensibilisation qui informe les usagers des plans d’eau des impacts de leurs(s) embarcation(s) sur le milieu aquatique et sur les bonnes pratiques à adopter.

Les plans d’eau du Québec constituent un patrimoine naturel exceptionnel. Ils méritent que nous en prenions soin collectivement. Face au nombre croissant de bateaux trop puissants pour les plans d’eau, de nombreuses associations de riverains se mobilisent pour limiter la navigation de tels bateaux sur leur plan d’eau et voient d’un mauvais œil leur arrivée. Plusieurs se sont dotés de codes d’éthique pour protéger leur plan d’eau.

La Coalition pour une Navigation Responsable et Durable, dont l’objectif est d’inciter les navigateurs à naviguer avec « Le bon bateau au bon endroit », invite donc les propriétaires et futurs propriétaires à :

  1. Être prudents avant d’acquérir un bateau qui ne sera pas adéquat pour le plan d’eau où ils veulent naviguer
  2. S’informer davantage sur la bathymétrie (profondeur) du plan d’eau
  3. S’informer sur l’impact d’une telle embarcation sur les écosystèmes
  4. S’impliquer dans leur association de riverains, s’il y a lieu, pour contribuer à la protection de leur plan d’eau
  5. Visiter le site https://coalitionnavigation.ca/fr/ pour en savoir plus.

 

Source : La Coalition pour une Navigation Responsable et Durable