Québec Yachting

Trois concurrents de la Global Solo Challenge prennent le large, la flotte en mer s’agrandit

Samedi le 21 octobre 2023, à A Coruña, parmi les nuages blancs, les couches de cumulus et de cirrus qui, comme des touches de pinceau, décoraient le ciel, le soleil a fait une brève apparition, présageant un bon départ pour les trois concurrents. Un vent vif et frais du nord-ouest soufflait à environ quinze nœuds, et les températures étaient encore raisonnables, autour de 12-15 degrés.

Ari Känsäkoski, skipper finlandais, à bord du Class40 ZEROChallenge. Crédit photo : Global Solo Challenge.

C’est le moment pour Ari Känsäkoski, skipper finlandais, à bord du Class40 ZEROChallenge (ex-Fuji), Pavlin Nadvorni, skipper bulgare, sur le Farr45 Espresso Martini, et William MacBrien, skipper canadien, sur le Class40 Phoenix (ex-Sec Hayai) de larguer les amarres. Ces trois navigateurs, forts chacun de leur propre expérience maritime et de leur bagage culturel unique, aspirent, à travers ce défi, à véhiculer des messages puissants et ils sont impatients de rejoindre les quatre concurrents déjà en pleine mer.

Ari Känsäkoski, né en 1970, originaire de Pernaja, Finlande, est coach de voile et architecte d’intérieur avec une forte vocation pour l’éco durabilité. Il considère que la navigation est une part essentielle de sa vie. Pavlin Nadvorni, né en 1967, est un skipper professionnel et a fondé à Varna, en Bulgarie, où il réside, un chantier naval et l’entreprise associée, Black Sea Yacht Service. William MacBrien, né en 1965, originaire de Toronto, Canada, est instructeur et entraîneur de parachutisme. Cette discipline extrême lui a permis d’acquérir des compétences qui ont contribué à faire de lui un navigateur accompli.

Canadien William MacBrien. Crédit photo : Global Solo Challenge.

Pour leur aventure à la GSC, le Finlandais Känsäkoski et le Canadien MacBrien ont opté pour des Class40 modifiés pour être conformes à la Catégorie Zéro et au règlement de la GSC. Ari a choisi le Class40 ZEROChallenge, de 2007, conçu par Owen Clark, tandis que William naviguera sur l’Akilaria RC1 Phoenix, de 2006, une création du regretté Marc Lombard, qui nous a quittés récemment. Les deux skippers ont pu avancer leur départ d’une semaine par rapport au reste de la flotte des Class40 inscrits à la GSC. Cette différence de date de départ est due à la décision des skippers de ne pas utiliser de voiles pour les allures portantes montées en tête de mât, ainsi qu’aux particularités et modifications de leurs bateaux entraînant un poids supplémentaire vérifié et jaugé officiellement avec un certificat IRC Endorsed ; un poids supplémentaire et une surface de voile volontairement réduite qui les aurait désavantagés face à leurs adversaires.

Le Bulgare Nadvorni a choisi pour son tour du monde le Farr45 de 1997, Espresso Martini, un bateau qu’il a sauvé de la destruction à la suite de la tempête Emma qui a durement frappé le Royaume-Uni en 2018. Bien qu’à l’origine conçu pour la navigation en équipage, Pavlin l’a modifié pour la navigation en solitaire.

Au moment du départ, à 15h00 heure locale (13h00 UTC), William MacBrien, à bord du Phoenix, semblait être de très bonne humeur et a été le premier à franchir la ligne de départ. Le skipper canadien a choisi d’aborder le départ avec une configuration de voiles conservatrice. Phoenix naviguait avec une trinquette et une grand voile avec un ris, paraissant peut-être un peu sous-voilé dans la houle importante.

Pavlin Nadvorni, à bord de l’Espresso Martini. Crédit photo : Global Solo Challenge.

Le second à franchir la ligne de départ a été Pavlin Nadvorni, à bord de l’Espresso Martini, lui aussi détendu et enthousiaste. Espresso Martini était gréé avec une grand voile pleine et un génois, et Pavlin a rapidement pris de la vitesse et s’est rapidement placé en tête des trois concurrents au départ.

Pour Ari Känsäkoski, à bord du ZEROChallenge, les derniers jours avant le départ ont été frénétiques, pour terminer de nombreux travaux de dernière minute. Cependant, il a réussi à partir à temps, avec seulement un quart d’heure de retard sur les autres, occupés à charger et ranger à bord les derniers articles et à dire au revoir à de nombreux amis et à son équipe nombreuse qui l’avait soutenu en Espagne. Une fois en mer, le ZEROChallenge a immédiatement pris un bon rythme, au point qu’il a rapidement rejoint le Phoenix.

Ari, bien qu’il navigue sur le même type de bateau que William, a choisi de partir avec plus de voiles que le skipper canadien. Le ZEROchallenge naviguait avec le solent et un ris dans la grande voile.

Le départ s’est bien passé malgré la houle résiduelle de la tempête de vendredi qui était assez prononcée. Une fois la digue passée, les skippers, remontant au vent en direction du nord, ont affronté une vague d’au moins trois mètres, qui ne gênait cependant pas la navigation. Ces conditions n’étaient certainement pas les plus faciles et confortables pour affronter le premier jour en mer.

À A Coruña, de nombreux amis et parents étaient présents pour saluer les navigateurs. Tous les skippers des autres bateaux déjà présents à A Coruña ont assisté avec émotion, attendant leur propre départ la semaine prochaine. Avec leurs équipes et tout le public venu pour ce moment, ils se sont rassemblés sur la digue, sur la base surélevée du phare vert, pour avoir une bonne vue depuis la terre. En mer, sur le zodiac de l’organisation, il y avait aussi un cameraman qui a réussi à prendre des vidéos et des photos, malgré les vagues.

Le créateur et organisateur de la GSC, Marco Nannini, a déclaré : “Je suis heureux et satisfait de voir trois concurrents bien partir et selon le programme prévu. La semaine prochaine, nous assisterons au départ le plus important, avec huit skippers en mer. Tous les bateaux sont déjà à Marina Coruña, presque prêts. La seule exception est Kevin LePoidevin, skipper australien, qui vient de quitter Falmouth, au Royaume-Uni, et devrait arriver mercredi. Tout semble bien se passer pour le départ du 28 octobre, même si deux perturbations menaçantes se dirigent vers l’Europe et il n’est pas encore clair s’il y aura une fenêtre favorable pour partir et passer le cap Finisterre en toute sécurité. Les départs ne sont jamais reportés, c’est à la responsabilité du skipper de décider s’il souhaite partir ou attendre, c’est une situation en évolution.

Pour en savoir davantage au sujet du Global Solo Challenge, visitez le https://globalsolochallenge.com/fr/home-fr/.

Source : Global Solo Challenge