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Saviez-vous que des espèces aquatiques envahissantes peuvent s’accrocher à votre embarcation ou à vos équipements et se propager dans un nouveau plan d’eau?

Les espèces aquatiques envahissantes (EAE) sont des plantes, des animaux ou des microorganismes aquatiques qui ont été introduits hors de leur plan d’eau d’origine. Leur établissement ou leur propagation pourraient devenir une menace majeure pour l’environnement, l’économie et la société. Vos activités de plaisance peuvent donc aussi en être affectées.

Les causes de leur présence :

Bien que les phénomènes naturels, comme les inondations, peuvent aussi entraîner l’introduction d’EAE, la plupart d’entre elles sont liées aux activités humaines, qu’elles soient volontaires ou accidentelles.

L’introduction peut provenir :

  • d’animaux de compagnie qui sont relâchés dans la nature (illégal);
  • d’ensemencement de poissons effectué sans permis ou qui ne respecte pas les conditions du permis (illégal);
  • d’espèces échappées d’aquaculture;
  • d’espèces transportées sur des marchandises (ex. : balles de mousse pour aquarium);
  • d’espèces transportées par les embarcations ou les équipements nautiques n’ayant pas été nettoyés.

Les impacts de leur présence :

Malheureusement, une fois les EAE introduites et établies dans un écosystème, il devient difficile, voire impossible, de les éradiquer. Lorsque des actions de contrôle sont possibles, cela impose des coûts importants et récurrents.

Les EAE peuvent :

  • dégrader des habitats;
  • nuire aux espèces indigènes du Québec;
  • détruire des milieux naturels bénéfiques aux espèces et aux humains;
  • causer des dommages à l’industrie de la pêche, à la navigation de plaisance et à l’activité touristique;
  • transmettre des maladies et des parasites à la faune et à la flore;
  • et être une menace pour la santé humaine.

Les espèces aquatiques envahissantes au Québec

Les principales EAE établies au Québec et susceptibles de se propager par la pratique d’activités nautiques sont le myriophylle à épis (plante), la puce d’eau en hameçon (zooplancton), le cladocère épineux (zooplancton), les moules zébrées et quaggas (mollusques) et les vivipares chinoises et géorgiennes (mollusques). Voici quelques caractéristiques de ces espèces.

Tiges de myriophylle à épis. Crédit photo : I. Simard.

Le myriophylle à épis se caractérise par de longues tiges et forme de grandes colonies denses. Il se reproduit de façon végétative par la fragmentation de ses tiges. Il diminue la diversité des plantes aquatiques natives du Québec. Le courant, les embarcations et tout autre équipement nautique peuvent transporter des fragments de tige vers de nouveaux secteurs et de nouveaux plans d’eau.

Photo de gauche : Cladocère épineux. Crédit photo : Jeff Gunderson. Photo de droite : Illustration d’une puce d’eau en hameçon. Crédit photo : Louis L’Hérault.

Le cladocère épineux et la puce d’eau en hameçon sont des prédateurs qui peuvent modifier la structure de la communauté de zooplancton (plancton animal dont se nourrissent les poissons), ce qui peut causer une cascade d’effets négatifs sur l’abondance et la condition de certains poissons.

Les moules zébrées et quaggas ainsi que les vivipares chinoises et géorgiennes peuvent modifier physiquement le fond des lacs et les infrastructures par l’accumulation des coquilles mortes ou vivantes. Les moules zébrées et quaggas peuvent affecter spécifiquement, par leur alimentation, l’abondance de phytoplancton (plancton végétal) qui est la base de la chaîne alimentaire pour plusieurs espèces indigènes. La taille et les densités imposantes retrouvées chez les vivipares peuvent déloger les escargots indigènes, régir l’abondance des algues et diminuer la qualité de l’eau.

Nettoyer pour ne pas propager les envahisseurs

Un simple nettoyage de votre embarcation et de vos équipements nautiques contribue à conserver la qualité de nos plans d’eau. Soyez prévenant en suivant les 4 étapes, loin de tout plan d’eau, avant votre prochaine visite dans un autre plan d’eau :

Inspectez votre embarcation, la remorque ainsi que l’équipement. Retirez entièrement tout amas et résidu de plantes aquatiques, toute boue ou tout organisme visible à l’œil nu. Il est important de les jeter dans un endroit qui préviendra leur réintroduction dans le milieu naturel, comme les poubelles.

Videz et drainez toute eau contenue dans les différentes parties et composantes de votre embarcation et ses équipements (p.ex. viviers, moteur, cale, glacières, etc.) avant de quitter le plan d’eau.

Nettoyez, de préférence à l’eau chaude (entre 50° C et 60° C), et séchez votre embarcation, la remorque ainsi que tout le matériel ayant été en contact avec l’eau.

Répétez toutes ces étapes avant de visiter un nouveau plan d’eau.

Une participation citoyenne primordiale

Les plaisanciers et adeptes d’activités nautiques en lacs et en rivières du Québec sont aux premières loges pour détecter la présence d’espèces aquatiques envahissantes dans nos plans d’eau. Vous êtes ainsi invités à signaler rapidement toute observation possible d’EAE  :

La participation citoyenne est primordiale dans la lutte contre les EAE. En plus d’en éviter l’introduction et la propagation, cette vigilance citoyenne permet de détecter rapidement toute nouvelle espèce et en suivre l’évolution sur le territoire. Tous ces efforts réalisés dans la lutte contre ces espèces visent à éviter ou à amoindrir leurs conséquences sur la faune aquatique indigène et sur les citoyens qui utilisent les plans d’eau québécois pour leurs activités.

Liens utiles

Par le Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs