Québec Yachting

Quand je navigue, je navigue sur quoi?

Rivière Richelieu. Crédit photo : Joani Hotte-Jean.

Naviguer sur l’eau procure un bonheur immense durant la période estivale. La beauté du paysage, le vent qui nous vivifie, la chaleur du soleil, bref tout nous séduit, nous fait du bien.

Vous êtes-vous déjà posé la question « Qu’est-ce qui vit sous mon bateau? ». Je ne vois pas… donc je ne sais pas…

Contrairement aux routes d’asphalte sous nos voitures qui sont relativement inertes, l’eau douce ou salée sous nos bateaux recèle une multitude de trésors cachés vivants, certains invisibles à l’œil nu, qui dévoilent un microcosme grouillant de beauté dans l’infiniment petit aquatique. Ces êtres microscopiques interagissent entre eux pour se nourrir, grandir et se reproduire.

Certaines publicités destinées aux navigateurs parlent d’un plan d’eau comme « d’un terrain de jeu illimité »! Détrompez-vous!

Cette biodiversité qui foisonne dans nos lacs et rivières constitue la base même de la chaîne alimentaire qui nourrit les poissons, les oiseaux, jusqu’à nous.

Sylvain Miller, biologiste de formation et artiste à temps partiel, plonge dans cet univers pour y recueillir et photographier ces êtres microscopiques. Il nous fait découvrir ce monde inconnu dans deux expositions qui ont cours actuellement.

Prenez le temps de visiter la chaîne YouTube de Sylvain Miller.

Bryozoaire. Crédit photo : Sylvain Miller.

Il est aussi possible de rencontrer ces êtres microscopiques sur le site de Sylvain Les lacs au microscope qui contient une mine d’informations.

Vous ne verrez plus jamais l’eau sur laquelle vous naviguez de la même façon.

Rotifère. Crédit photo : Sylvain Miller.

Selon lui, « les gens voient un lac ou un plan d’eau et ils veulent aller s’y baigner ou y faire du bateau, par exemple. Mais ils ne comprennent pas l’effet de leurs actions. La création de vagues, ou même le fait d’avoir un beau gazon vert à proximité, ça peut avoir un impact sur la vie aquatique », indique l’artiste.

Daphnie. Crédit photo : Sylvain Miller.

Pour illustrer ses propos, il donne notamment l’exemple des organismes filtreurs : « Plusieurs petits organismes comme les rotifères, les daphnies et les bryozoaires vivent en filtrant l’eau. En faisant des vagues, on brasse les sédiments et on remet des particules en suspension qui ne peuvent qu’affecter ces minuscules créatures dont le rôle est de filtrer l’eau pour la rendre plus transparente. »« C’est important de comprendre comment l’écosystème est fait et de comprendre comment il réagit. »

« Est-ce que mon bateau perturbe cette biodiversité? »

La réponse est OUI…

Mais il y des façons de réduire l’impact de mon bateau :

  1. D’abord, connaître le plan d’eau où je navigue.

Il est primordial de se procurer la carte bathymétrique pour connaître les distances et les profondeurs ; elle vous servira de guide de navigation pour éviter les endroits peu profonds où cette biodiversité est vulnérable.

  1. Adopter de bonnes pratiques de navigation.

Visitez le site web de la COALITION NAVIGATION et sa campagne de sensibilisation pour connaître les bonnes pratiques en cinq volets.

BON ÉTÉ ET N’OUBLIEZ PAS DE NAVIGUER AVEC LE BON BATEAU AU BON ENDROIT!

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Par Denise Cloutier, Coalition Navigation